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Blogres - Page 100

  • L'Interallié à Jean-Michel Olivier

    Alain Bagnoud, Pierre Béguin, Serge Bimpage, Antonin Moeri et Pascal Rebetez ont la fierté de vous annoncer que leur collègue  et compère de Blogres, Jean-Michel Olivier s'est vu décerner le Prix Interallié 2010 pour son roman L'Amour nègre, publié aux Editions de Fallois. Ils se réjouissent de ce succès et souhaitent une fructueuse carrière à ce roman palpitant et satirique (voir notamment ici).

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  • Jean Genet à vingt ans

     



    par antonin moeri

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    Je me demande quel besoin je satisfais en pénétrant dans une librairie d’un pas décidé, avec l’idée d’acheter un livre contenant des informations sur la vie de telle ou tel auteur. C’est comme si j’allais y trouver un secret, dans ce livre, un secret qui permettrait d’expliquer le génie littéraire de telle ou tel auteur. Les romans de Genet ont toujours suscité chez moi une excitation. Mais d’où viennent ces phrases hypothétiques dont la place dans l’énoncé font tanguer le sens, ces phrases tarabiscotées, à la fois élégantes et triviales, où le téléscopage des mots fait swinguer la prose, ces anaphores à la fois joviales et sophistiquées qui, en érotisant la langue, suggèrent une urgence, une angoisse, parfois une incantation, une litanie? On songe à des littératures du moyen-âge, aux métaphores du Coran, au lyrisme hérissé, anguleux, sauvage de Rimbaud, aux interminables sinuosités mélodieuses de la phrase proustienne.

    Qu’apprend le lecteur dans le petit livre du journaliste Louis-Paul Astraud? Que Jean Genet est né en 1910, qu’il a été confié à l’Assistance publique, qu’on a voulu en faire un typographe, qu’il a souvent fugué, qu’il a volé et détourné de l’argent, qu’il a énormément menti après avoir appris à cacher sa nature véritable, qu’on l’a enfermé dans une prison pour mineurs et une maison de redressement, que les médecins ont finalement diagnostiqué un dérangement cérébral en écrivant avec le plus grand sérieux dans le rapport médical: «L’enfant présente un certain degré de débilité et d’instabilité mentales qui nécessitent une surveillance spéciale».

    Jean Genet fut, pendant trois ans (entre seize et dix-neuf ans), enfermé dans ce qu’on appelait alors une «maison d’éducation surveillée». Cette période de sa vie et la description de cet établissement (son fonctionnement, ses règles et son quotidien: une société divisée en trois groupe: les marles, les vautours et les cloches) constituent la partie la plus intéressante de cette enquête publiée «Au Diable Vauvert» dans une collection consacrée à la jeunesse des grands écrivains classiques. Les pages évoquant ces années d’enfermement sont précieuses, car c’est dans ce séjour forcé à l’ombre des caïds et des kapos de service que Genet puisera son matériau pour élaborer, quinze ou vingt ans plus tard, des romans aux titres somptueux: Miracle de la Rose, Notre Dame-des-Fleurs.

    À Mettray, les macs se disputent les nouveaux arrivants qu’ils violent à l’envi. L’ado Genet sait se défendre, s’imposer, trouver protection auprès d’un marle qui va l’aimer et «l’instruire». Pour éviter de passer pour une lope ou un enculé, l’ado va se construire un personnage de dur taciturne et sérieux, il va s’astreindre à viriliser ses gestes, il ne croisera plus les jambes quand il s’assiéra. Lors d’une de ses nombreuses fugues quand il avait seize ans, il circule en train sans titre de transport valable, le contrôleur remet le resquilleur à la gendarmerie qui le confiera à la colonie agricole de Mettray, où le jeune Genet passera, je le répète, presque trois ans. C’est dans cette «colonie pénitentiaire» qu’il ressentira ses premières émotions d’artiste, c’est dans ce bagne, cet enfer, ce gris paradis de ses amours adolescentes, plein de plaisirs volés et furtifs, qu’il aurait commencé à écrire. Ce lieu aurait permis, plus tard, le jaillissement de sa personnalité artistique. Jean serait-il devenu Genet s’il n’avait pas été arrêté dans le train sans titre de transport? se demande l’auteur de cette petite bio. A cette question, seul Dieu pourrait répondre.

    «Mon coeur bat la chamade, si la chamade est le roulement de tambour qui annonce qu’une ville capitule». «Mais mon geste, s’il perd en noblesse, à devenir secret augmente ma volupté». «Eux aussi je veux les mêler, têtes et jambes, à mes amis du mur, et avec composer cette histoire d’enfant». Ce ne sont pas les phrases d’un taulard habituel. Combien de riches heures de lecture enamourée a-t-il fallu pour construire une langue de respiration aussi ample. De sa formation littéraire, de sa fréquentation des poètes et des artistes, Astraud ne dit pratiquement rien, car seule l’intéressait cette période de la vie qui prend fin à 26 ans, quand Genet fuit la France et parcourt l’Europe, couvert de vermine et de poux, mendiant, volant, se prostituant: Espagne, Italie, Autriche, Tchécoslovaquie, Pologne, Allemagne, Belgique, voyage au bout de l’abjection dont Genet, en le transposant dans «Journal du voleur», fera une cosmogonie sacrée.

    Le mystère est là, dans les pages de ce journal. La malédiction qui lui vient de sa naissance, du fond de son passé et de celui de sa mère, cette malédiction, il en fera sa mission, comme dit Sartre. On sent qu’il l’a choisie, cette malédiction, pour l’ériger en une valeur suprême qui lui permettra d’accéder à un genre de sainteté. D’où le titre que Sartre donne à son essai: "Saint Genet, comédien et martyr".

     

     

    Jean Genet, une jeunesse perdue, de Louis-Paul Astraud,  Edition Au diable Vauvert, 2010

     

    Jean-Paul Sartre: Saint Genet, comédien et martyr, Gallimard, 1952

     

  • François Beuchat, Le moineau dans un bocal

    Par Alain Bagnoud

     

    Quand on lit les textes de François Beuchat, on aimerait vivre sa vie. Ce qui est moineau_120x170.gifun paradoxe absolu: il ne lui est jamais rien arrivé.

    Né en 1945 dans le Jura, notre auteur vit encore avec sa maman dans la maison de son enfance, à Nidau, près de Bienne, en 1945. Le grand voyage de sa vie l’a conduit à Genève, pour le début d’études de lettres que la mort de son père lui a fait abandonner. Depuis lors, François Beuchat se promène et écrit.

    Il a publié un recueil d'aphorismes et de poèmes, Ballade en rose et noir (Ed. du Panorama, 1988). Puis plus rien pendant dix-sept ans. Il a d’ailleurs fallu des circonstances exceptionnelles pour que son œuvre refasse surface.

    Chaque mercredi, à la Galerie, 15 rue de l’Industrie, à Genève, des auteurs lisent leurs textes. En 2002, la nièce de Beuchat, qui s’occupe de ces Lectures publiques, l’a invité à y présenter quelques extraits.

    Ils ont produit une forte impression sur les auditeurs présents. Des rumeurs flatteuses sont remontées jusqu’à Pascal Rebetez. Intrigué, l’éditeur de D’autre part a pris contact avec l’auteur et découvert sa production somptueuse et étendue.

    Et encore, on ne connaît rien de ce qui a été écrit avant 1980: tout a été détruit. L’œuvre ultérieure de Beuchat, elle, occupe 5000 pages dactylographiées. Il s’agit de séquences, fragments d’un grand tout inachevable et sauvé par la mémoire.

    Il y a toute une trabeuchat.jpgdition derrière cette prose qui s’impose si naturellement, tendue entre deux univers poétiques. La chanson et ses refrains d’une part, telle qu’on peut la trouver dans Hugo. D’autre part le somptueux appareil de l’alexandrin dont on peut repérer le rythme majestueux dans nombre de textes.

    Cette virtuosité, que Beuchat fait oublier, est au service de la vie et de ses moments d’exceptions, captés avec sensibilité, justesse, ferveur. C’est dans la lucidité de l’insomnie que cet homme qui a tout sacrifié à l’écriture trouve ses textes.

    Evidents, poétiques, ils se présentent comme des dons. En eux s’opère la restitution de moments, de scènes, de visions, d’images. Leur lecture offre au lecteur une beauté nostalgique et illuminée.

    L’oeuvre est publiée sous le titre général Fragments du roman d’une vie. Sa deuxième partie, Le moineau dans un bocal, vient de paraître.

     

    François Beuchat, Le moineau dans un bocal, Editions d’Autre part

     

    François Beuchat lira certains de ses textes mercredi 17 novembre sous le titre Insomnie du miroir

    A La Galerie, 13 rue de l’Industrie aux Grottes, Genève

    Publié également dans Le blog d'Alain Bagnoud

  • Rencontre

    SOCIÉTÉ GENEVOISE DES ÉCRIVAINS

    La règle du « Je »

     

    Rencontre avec trois auteurs

     

    Alain Bagnoud

    François Hussy

    Anne-Lou Steininger

     

    Mercredi 17 novembre 2010

    18h30-20h

     

    A la librairie Le Rameau d’Or

    17 Bvd Georges-Favon

    tél. 022 310 26 33

     

    Une verrée clôturera la soirée

     

  • Tam tam d'Eden

    Si vous voulez écouter l'émission de Jean-Marie Félix, Zone critique, où quatre livres sont parlés, dont Tam Tam d'Eden d'Antonin Moeri.

     

    http://www.rsr.ch/#/espace-2/programmes/zone-critique/

  • Tam tam d'Eden

    Un bel article de Jean-Louis Kuffer sur Tam Tam d'Eden d'Antonin Moeri, paru dans le quotidien 24 heures.

    http://www.24heures.ch/antonin-moeri-arrive-cote-2010-11-04

  • Imagine

    Par Pierre Béguin

    drapeauGE[1].jpgImagine un collège genevois.

    Imagine un élève au profil perturbateur et agressif. C’est facile si tu essayes…

    Imagine échec scolaire, absentéisme chronique, impertinence, réactions hyper agressives…

    Imagine une réunion de crise entre la direction du collège et les parents de l’élève.

    Imagine les conclusions de l’entrevue et les décisions prises.

    Imagine que l’élève bénéficie au plus vite d’un soutien psychologique, d’un coach scolaire et d’un répétiteur.

    Imagine qu’il lui soit accordé un temps supplémentaire, sur demande des parents, pour faire ses épreuves.

    Imagine que cette demande devienne réglementaire dès formulation par le psychologue d’un diagnostic clair.

    Imagine qu’en contre partie l’élève promette de ne plus diriger son agressivité contre des personnes, et qu’il se contente, en cas d’irruption de violence, de frapper le mur des WC, si possible.

    Imagine que ce cas se multiplie. Imagine…

    Tu y es? Voilà! Tu aurais une genevoiserie du DIP.

    Eh bien imagine maintenant que tu es un professeur de ce collège. Imagine…

    Tu pourrais dire que je suis un vieux réactionnaire …

    On continue?

    Imagine un cycle d’orientation.

    Imagine des travaux nécessaires à son extension.

    Imagine que lesdits travaux s’éternisent au désagrément de tout le monde depuis des années.

    Imagine alors que le CTDI (ex travaux publics) demande à des entreprises de travailler le samedi.

    Imagine que lesdits travaux, mal coordonnés comme de bien entendu, n’entrent pas dans la catégorie des exceptions qui permettent une dérogation officielle.

    Imagine donc la maréchaussée déboulant le samedi pour interrompre les travaux et dresser des contraventions ad hoc.

    Imagine nos képis envoyant logiquement les contraventions au maître d’œuvre, le CTDI.

    Imagine maintenant une comptable du CTDI en charge des écritures d’enregistrement et de paiement des amendes.

    Imagine à qui elle les paie. Imagine…

    Là, tu aurais une genevoiserie du CTDI.

    Tu pourrais dire que je suis un vieux grincheux …

    Encore?

    Imagine une banque cantonale genevoise.

    Imagine le pire scandale avec copinage généralisé, association de malfaiteurs et tout le toutim.

    Imagine que ledit scandale enrichisse quelques particuliers et qu’il coûte trois milliards à la collectivité.

    Imagine une instruction qui s’éternise. Imagine un procès dont on sait d’avance qu’il aboutira à des non-lieux à profusion malgré les effets de manche du Procureur avant son élection….

    Imagine le juge récusé peu après le début du procès. Oui, je sais, là ça devient très difficile à imaginer. Mais c’est possible si tu essayes…

    Imagine les six derniers mois de procédure passer à la trappe. Imagine le procès suspendu, enlisé. Jusqu’à la prescription des faits. Jusqu’au ridicule…

    Imagine maintenant un magistrat qui supprime indûment des amendes pendant ses mandats.

    Imagine le montant des amendes à trois mille francs sur vingt ans.

    Imagine un procès rapidement mené avec, au bout, la condamnation du magistrat.

    Imagine… Tu y es? Là tu aurais non seulement une genevoiserie de la Justice mais carrément tout l’esprit de Genève.

    Allez! Imagine maintenant les prochaines élections… Imagine… Ça va déjà mieux, non?

    Tu pourrais dire que je suis un vieux populiste…

    M ais je ne serais pas le seul… hélas!

    Rassure-toi, tout cela n’est que délire de l’imagination. Tout le monde sait que dans notre chère République, ces choses-là ne peuvent se passer. Simple question de compétence. Même si le doute me tiraille un peu quand je pense au futur CEVA…

    Alors je fais comme tout le monde, j’y pense et puis j’oublie…

     

  • Anne Botani-Zuber, Aline ou les cahiers de ma mère

    Par Alain Bagnoud

     

    couv-annebotttani.jpgLe roman commence à Vissoie, dans le Val d'Anniviers, en 1946. Aline, jeune femme née dans une de famille paysanne, étouffée par la morale et les règles de comportement de sa vallée, cherche sa voie. Epouser le premier garçon qui veut bien d'elle, faire des enfants et reproduire l'existence de sa mère ne lui convient pas.

    Elle demande à ses parents la permission de travailler comme sommelière, se place chez des avocats de Sierre, puis dans une épicerie villageoise. Un garçon l'embrasse, elle ne le supporte pas, fait une crise de folie mystique, on appelle un capucin pour chasser le démon.... Et la voici de nouveau en ville.

    Ses changements d'humeur (on prononcera plus tard le mot de maniaco-dépression), ses envies de liberté lui rendent la vie difficile. D'autant plus que, finalement mariée (un mariage non consommé parce qu'elle ne sait rien de la sexualité), elle fait ce qu'il y a de pire à l'époque: elle divorce.

    Ensuite commence son émancipation. Celle-ci passe par l'éloignement de sa région, par les livres qui la cultivent, par du militantisme pour le vote des femmes, par un destin de fille-mère, par la rédaction, enfin, de son autobiographie.

    C'est elle que nous lisons dans la plus grande partie du livre. (Les dix dernières pages sont de sa fille, qui explique comment elle est en possession des cahiers.)

    Une lecture étonnante. Anne Bottani-Zuber a réussi le tour de force de mimer à la perfection le langage valaisan de ces années quarante et cinquante, si bien qu'à l'exception peut-être de la fin, on n'entend pas la voix de l'auteure. C'est virtuose, bluffant.

    L'imitation de ce langage particulier est en effet tellement scrupuleuse que sans le mot roman qui orne la couverture, sans les noms différents ou les remerciements, on serait persuadé de se trouver dans un récit de vie. Il semble tout à fait évident que celle qui a écrit les cahiers est réellement une paysanne valaisanne qui a eu un accès progressif à la culture.

    Je l'avoue, cette caractéristique m'a fait réfléchir. Le récit de vie se présente comme une expérience personnelle alors que le roman affiche des visées générales. Il y a sans doute entre les deux genres une position narrative un peu différente. Les romanciers procèdent souvent plus par une recréation de langage que par une imitation fidèle. On en a des exemples. Ramuz l'a fait pour la Suisse romande, Céline pour l'argot de Paris, ou, plus proche de nous, Noëlle Revaz pour le milieu paysan dans son Rapport aux Bêtes.

    Ceci, d'ailleurs, n'enlève évidemment rien aux qualités du livre d'Anne Bottani-Zuber, ni aux enseignements de l'histoire exemplaire qu'elle raconte.


    Anne Botani-Zuber, Aline ou les cahiers de ma mère, Editions de L'Aire

    Publié aussi dans Le blog d'Alain Bagnoud

  • Le peintre en lettres

    artwork_images_1118_76259_gregoire-muller.jpg

     

    par Pascal Rebetez

     

     

    Grégoire Müller aime l’écriture et – à l’enseigne des éditions de l’Aire – il a déjà publié il y a treize ans son récit de vie à New York Ramblings et des poèmes en 2007, Nada mas.

    Or, par besoin de cadrer, le peintre de La Chaux-de-Fonds a mis le quotidien de 100 journées de l’an dernier en un journal qu’il intitule Insoumis. Drôle de titre, et au pluriel, voyez-vous, car le peintre peint, bien sûr, même s’il vend si peu que parfois les fins de mois restent en travers du pinceau. Pluriel, parce que le peintre vit avec sa femme, insoumise elle aussi, et ce n’est pas tous les jours dimanche, quand une de ces deux filles, en plus, se jette dans  les excès de sa recherche personnelle, forcément insoumise, elle aussi.

    Pluriel, le quotidien de l’artiste l’est à bien des égards, parce qu’il n’évite pas – et c’est l’énorme intérêt du volume – de tout dire de ses jalousies comme de son narcissisme. Grégoire Müller le peintre n’aime pas le joli, la déco, l’emballage. Il gratte au plus près de la réalité. Et c’est crasse parfois le quotidien, c’est rude aussi, mais – à l’inverse – c’est aussi de bons repas, des rencontres fécondantes, c’est surtout la pratique de l’atelier qui s’organise souvent en refuge, parce que le quotidien agresse parfois littéralement le poète, le peintre.

    Insoumis est puissant comme le réel, ça se lit d’un souffle. Ça fait du bien, parce que ça ose dire, le monde comme l’intime.

    Insoumis, Cent jours de la vie de peintre, Editions de l’Aire, 2010.

  • LECTURE

    Lectures publiques

     

    Les auteurs lisent leurs œuvres

     

    les mercredis à 19h00

     

    3 novembre

    Daniele Morresi

    Voce / Voix

    lecture bilingue italien / français

     

     

    10 novembre

    Antonin Moeri

    Ramdam

    17 novembre

    François Beuchat

    Insomnie du miroir

     

     

    la Galerie, 13 rue de l’Industrie aux Grottes, Genève