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Le peintre en lettres

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par Pascal Rebetez

 

 

Grégoire Müller aime l’écriture et – à l’enseigne des éditions de l’Aire – il a déjà publié il y a treize ans son récit de vie à New York Ramblings et des poèmes en 2007, Nada mas.

Or, par besoin de cadrer, le peintre de La Chaux-de-Fonds a mis le quotidien de 100 journées de l’an dernier en un journal qu’il intitule Insoumis. Drôle de titre, et au pluriel, voyez-vous, car le peintre peint, bien sûr, même s’il vend si peu que parfois les fins de mois restent en travers du pinceau. Pluriel, parce que le peintre vit avec sa femme, insoumise elle aussi, et ce n’est pas tous les jours dimanche, quand une de ces deux filles, en plus, se jette dans  les excès de sa recherche personnelle, forcément insoumise, elle aussi.

Pluriel, le quotidien de l’artiste l’est à bien des égards, parce qu’il n’évite pas – et c’est l’énorme intérêt du volume – de tout dire de ses jalousies comme de son narcissisme. Grégoire Müller le peintre n’aime pas le joli, la déco, l’emballage. Il gratte au plus près de la réalité. Et c’est crasse parfois le quotidien, c’est rude aussi, mais – à l’inverse – c’est aussi de bons repas, des rencontres fécondantes, c’est surtout la pratique de l’atelier qui s’organise souvent en refuge, parce que le quotidien agresse parfois littéralement le poète, le peintre.

Insoumis est puissant comme le réel, ça se lit d’un souffle. Ça fait du bien, parce que ça ose dire, le monde comme l’intime.

Insoumis, Cent jours de la vie de peintre, Editions de l’Aire, 2010.

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