Balthus à Gianadda
Par Alain Bagnoud
Je suis donc allé voir, comme beaucoup de gens, l'exposition que la fondation Gianadda a montée pour les 100 ans de la naissance de Balthus.
Eh bien autant le dire tout de suite: si Balthus n'est en tout cas pas le peintre de génie que certains réfractaires à l'art moderne célèbrent, il n'est pas non plus le nullard absolu que d'autres voient en lui.
Bien entendu, c'est un mauvais peintre. Sa technique est lacunaire, il est incapable de représenter le mouvement, ses personnages et ses poses sont artificiels, etc.
Mais il parvient justement à utiliser ses faiblesses pour en faire quelque chose. Il connaît ses limites et il porte son travail ailleurs que sur l'art pur et son rapport à l'histoire contemporaine. Sur la représentation. Les mises en scène. Les ambiances.
C'est, en fait, un peintre à idées. Un peintre littéraire.
Il sait évoquer ces moments lourds de l'adolescence, ces après-midis de dimanche interminables où l'ennui vous pousse vers le fantasme et l'envie de l'érotisme. N'ayant pas beaucoup d'imagination, il repique des scènes ou des thèmes classiques et chargés. Les chats et leur symbolisme. La confrontation entre des jeunesses nues et des vieilles femmes qui les contemplent ou qui les parent. Les portraits de fillettes plus ou moins dévêtues, entre innocence et perversité, à ce moment de l'éclosion de la sexualité qui fait qu'elles ne maîtrisent pas encore les codes de la séduction et qu'elles en laissent voir trop. D'où ce parfum de scandale si utile pour sortir un peu du lot.
Ce sont des trucs, mais Balthus les maîtrise bien.
C'est ainsi (et grâce à un travail de toute sa vie pour sculpter sa propre statue, établir des relations et se faire passer pour ce qu'il n'était pas - voir là-dessus Le Paradoxe Balthus, par Raphaël Aubert, La Différence, 2005) qu'il est devenu le peintre préféré de ceux qui n'aiment pas la peinture.
Balthus, Fondation Gianadda , Martigny, jusqu'au 23 novembre
(Publié aussi dans Le blog d'Alain Bagnoud.)
Commentaires
Je partage entièrement ton analyse. J'ajouterais juste une réflexion sur la systématisation chromatique chez Balthus. Tons chauds, comme cuivrés, qui ne sont pas sans rappeler la lumière des bougies.
Vous êtes sur la fausse route.
Je ne suis pas du tout d'accord avec vous,dans vos propos,dans vos bases réflexions.
Vous ne connaissez rien en peinture,et puis c'est vous qui l'aimez pas...
Je suis peintre, ma vie n'a pas du sens sans peinture et je peux vous dire que nulle ne m'a confié tant des secrets dans mes rêves,concernant la peinture que Balthus.
Vous n'êtes qu'un petit inteloquise delecte de ses theories bien pornografiques et bien critiques,
que faites-vous du bon pour en saisir votre vie????
Anna Waligorska