Publicité expéditive
Par Olivier Chiacchiari
Il y a quelques années, une pub télévisée nous montrait un homme exténué par son travail, reprendre un second souffle après l'absorption d'une pastille effervescente vitaminée. A l'issue de cette démonstration, on nous gratifiait du slogan:
La fatigue est une maladie qui se soigne
Je ne me serais jamais souvenu de cette formule si mon regard n'avait pas croisé l'autre jour dans la rue, une affiche vantant les mérites d'une autre pastille effervescente, antigrippale cette fois, déployant le slogan:
Pas de temps à perdre avec la grippe
Bon... arrêtons ce flux publicitaire le temps d'une réflexion: la fatigue n'exige-t-elle pas du repos, tout simplement ? Et la grippe, n'est-ce pas une affection hivernale qui demande à être soignée bien au chaud, de préférence au calme et allongé sous une couette, devant un grog fumant et un bon DVD, pourquoi pas ?
Que cherche-t-on à nous faire entendre ? Qu'il nous faut-il désormais œuvrer 24h sur 24, que nous sommes condamnés à nous agiter perpétuellement, sans plus envisager la moindre pause, fut-elle imposée par notre corps contre l'obstination de notre esprit ?
Allons donc ! Moi je dis prenons le temps d'un repos, prenons le temps d'une grippe, sinon à ce rythme-là on verra bientôt des entreprises funéraires lancer de vastes campagnes avec des slogans du genre:
Ne vous embêtez plus avec la vie !
Commentaires
Dans le genre, on a cette campagne actuelle d'un opérateur téléphonique. Sur une affiche, un type sort son téléphone portable en pleine représentation théâtrale, avec un slogan du genre: "Désolé, je suis toujours joignable". Sur une autre, c'est une étudiante en plein cours qui est ainsi dérangée. Moralité: l'utilisateur de portable est un gros naze incapable de couper ses contacts avec le monde extérieur pour se consacrer à la réflexion ou à l'étude. En plus, il fait chier tout le monde (je le sais, ça m'est arrivé par inadvertance, il y a longtemps, à la lecture d'une oeuvre de... Chiacchiari!). Sus à cet opérateur.
Si j'avais vu cette campagne, je l'aurais ajoutée à mon billet!
Et j'espère que vos voisins vous ont sermonné lors de la lecture dudit Chiacchiari...
Naguère ou plutôt jadis, une couverture de Charlie Hebdo représentait un gars le nez tout ensanglanté qui portait son cerveau dégoulinant dans les mains tout près de son visage; au bas de la page on pouvait lire: Aspro dégage le cerveau.
Great perception. Relaxation and balance in life are key.
We post I would like to thank you for the efforts you have made in writing this interesting and knowledgeable article