Publicité expéditive (09/11/2007)

 

Par Olivier Chiacchiari

 


 

Il y a quelques années, une pub télévisée nous montrait un homme exténué par son travail, reprendre un second souffle après l'absorption d'une pastille effervescente vitaminée. A l'issue de cette démonstration, on nous gratifiait du slogan:

La fatigue est une maladie qui se soigne

Je ne me serais jamais souvenu de cette formule si mon regard n'avait pas croisé l'autre jour dans la rue, une affiche vantant les mérites d'une autre pastille effervescente, antigrippale cette fois, déployant le slogan:

Pas de temps à perdre avec la grippe

Bon... arrêtons ce flux publicitaire le temps d'une réflexion: la fatigue n'exige-t-elle pas du repos, tout simplement ? Et la grippe, n'est-ce pas une affection hivernale qui demande à être soignée bien au chaud, de préférence au calme et allongé sous une couette, devant un grog fumant et un bon DVD, pourquoi pas ?
Que cherche-t-on à nous faire entendre ? Qu'il nous faut-il désormais œuvrer 24h sur 24, que nous sommes condamnés à nous agiter perpétuellement, sans plus envisager la moindre pause, fut-elle imposée par notre corps contre l'obstination de notre esprit ?
Allons donc ! Moi je dis prenons le temps d'un repos, prenons le temps d'une grippe, sinon à ce rythme-là on verra bientôt des entreprises funéraires lancer de vastes campagnes avec des slogans du genre:

Ne vous embêtez plus avec la vie !

10:49 | Lien permanent | Commentaires (5)