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  • Raphaël Aubert, La Terrasse des Eléphants

    Par Alain Bagnoud
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    La Terrasse des éléphants est un très bon roman de Raphaël Aubert, une vraie réussite. Ses qualités: une ambiance de féérie dans le quotidien, de l'exotisme, une implication dans l'Histoire, une quête bien menée, une évocation délicate de l'enfance, un système de communication et d'échos entre le présent et le passé, l'évocation de lieux habités qui s'imposent, ont une identité forte, sont aussi les personnages de l'histoire, un excellent titre, une écriture solide...

    Détaillons.

    « La Terrasse des Éléphants se situe près du centre de la cité d'Angkor Thom, devant les ruines du Palais Royal, sur le site d'Angkor au Cambodge. Elle s'étend sur 300 m de longueur et sa hauteur de 3 à 5 m suivant les tronçons. C'était probablement une terrasse d'apparat décorée de structures en bois disparues depuis. Elle est bordée d'une balustrade en forme de nagā. » (Wikipédia, voir ici)

    Une partie de l'histoire se passe donc dans le Cambodge actuel, une autre dans le même pays lors de sa chute aux mains des Khmers rouges, une autre encore au Vietnam, au moment où les Vietcongs l'ont entièrement conquis. Voici pour l'implication dans l'histoire.

    Quant à la quête bien menée, elle entraîne le héros, Raphaël Santorin, un double de l'auteur si on en croit son journal, derrière quelques signes trouvés dans une propriété familiale: un roman d'Adalbert Bertrand appelé La Terrasse des éléphants – une mise en abîme, cet auteur n'existant évidemment pas -; une carte postale retrouvée; une maison de vacances à vendre... Et petit à petit, le journaliste se retrouve à rechercher amoureusement une petite fille connue cinquante ans plus tôt.

    Ces vacances avec la fillette, et l'image d'un paradis enfantin perdu servent à une évocation délicate de l'enfance qui fait communiquer le présent et le passé: celui-ci n'est pas une image désuète mais un ferment qui dirige a posteriori la vie du héros.

    Il faut rajouter à tout ça l'évocation de lieux habités qui s'imposent fortement: la propriété familiale, sombre, imposante, exigeante, le mas des vacances, solaire, libre, lumineux.

    Une écriture solide lie l'ensemble de ces éléments, leur donne une unité, les établit dans un équilibre évocateur et visuel réussi, formant un petit univers bien maîtrisé dont le charme m'a parfois rappelé Sylvie, de Gérard de Nerval.

    Raphaël Aubert, La Terrasse des Elephants, L'Aire

    Publié aussi dans Le blog d'Alain Bagnoud

     

  • Un écrivain de l'au-delà a plagié Tomoto. De qui s'agit-il?

    Par Tomoto

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    Liquide âcre sous la langue impossible parler ouverture des yeux tout grands pour la voir trotter celle qui dans le rêve venait tout près en cas d’incendie dans le corps coeur couilles oui couilles vilain mot non pas tant que ça cerveau aussi qui bouillonne ou bouillonnait quand elle venait tout près visgage d’ange Fra Angelico dents écartées mèches blondes petite ride presque invisible à travers le front fuyant vers le ciel gris souris mais je voulais dire bouillonne à présent maintenant vient tout près avec des baisers sur le quoi sur le quoi de qui ce front bombé plein de rire sarcasmes admiration non pas du tout image usée ni cliché.



    Un sang d’ailleurs apporte l’oxygène parois des poumons collées il nage tête pointée pieds recroquevillés pousse et la peau se distend eau chaude qui baigne ses joues à défaut de vent ou de brise quand elle ou il souffle sur la digue là-bas les cheveux se soulèvent trop belle pour toi dont la tête dans la marée narines pleines de sel bruit vacarme de carrefour new-yorkais oreilles pleines de ce vacarme et confusion dans le ventre le tien cette fois tuyau large et solide plein de sang et arômes senteurs et parfums cellules transportant vers la vie qui est besoin de vivre nécessité hasard le large t’appelle sortie de prison aux barreaux d’ossements crâne et orbites tibia et malléoles se croisant dans le mouvement de vélocipédiste ahanant soufflant devant lui un double brouillard conique et blanc mouvement qui provoquera ta sortie dans le monde sous un ciel bas et menaçant toi solitaire et nu sans défense ni ressources avec pour seule arme ce souffle qui en jaillissant du cri de tes entrailles fait les cordes vibrer dans la gorge du pourceau violet face crispée grimaçante de mucus.