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Le sport, quelle plaie!

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 Par ANTONIN MOERI

 

Je me demande parfois si je suis un être de joie. Et à la question Quels sports pratiquez-vous régulièrement ? je réponds tout de go : vélo, canotage, balade à pied. Quand je roule sur un ruban d’asphalte, je dialogue avec le coq du clocher, les nuages et les cerfs-volants. Quand je rame sur le lac, il m’arrive de croiser un goéland majestueusement posté sur un tronc à la dérive. Je ralentis le mouvement et nous nous parlons. Mais alors, d’où me vient l’extrême dégoût du sport-spectacle ? Je veux parler de ces foules qui s’agrègent autour des stades, des patinoires, des courts de tennis et devant les écrans de télévision, de ces supporters peinturlurés ayant abandonné toute dignité pour gesticuler, grimacer, beugler et vider leur vessie ensemble. En effet, on peut se demander pourquoi le sport-spectacle exerce actuellement une telle emprise sur les esprits. Pour Marc Perelman, lecteur attentif d’Adorno et Horkheimer, le sport-spectacle a envahi toutes les institutions et toutes les couches de la société. C’est le principal sujet de conversation dans les cours de récréation, les familles recomposées, les salles des maîtres, les entreprises, les couloirs du Parlement, les files d’attente des grandes surfaces. L’adhésion massive de la jeunesse à cette nouvelle foi, depuis les années quatre-vingt, étonne l’auteur de Le sport barbare. C’est à un véritable retournement politico-idéologique que nous assistons, à une systématique intégration des populations du globe dont le seul et ultime rêve est de s’éclater au milieu d’une foule. Le sport-spectacle réalise une des promesses de cette mondialisation heureuse dont la chute du mur de Berlin accéléra le processus. Une autre promesse s’étant réalisée dans le tourisme de masse, également caractérisé par la grossièreté, l’inculture, la satisfaction des pulsions les plus basses, l’esprit de horde, l’idolâtrie du muscle, l’apathie, le show idiot et pervers.Le constat lucide et sombre de Marc Perelman vient de produire une étincelle dans mon cerveau. Je vais immédiatement saisir mes rames, poser mon skiff sur le gros bleu du lac et rejoindre le goéland. Car une chose est sûre : le palmipède m’attend sur un tronc qui dérive. Nous parlerons des belles athlètes ukrainiennes échevelées, ongles vernis, appels de reins et déhanchements crânes, slip luisant disparaissant dans les plis de l’aine. Nous n’évoquerons surtout pas la flamme olympique.

Commentaires

  • J'approuve aussi entièrement la thèse de Marc Perelman. Le sport est devenu un fléau mondial et pour ceux qui n'en sont pas encore convaincus, plongez vous vite dans cet essai publié chez Michalon

  • Ne mélangez pas le sport-spectable(-pognon) et le sport passion que des milliers de personnes pratiquent à travers notre pays sous la forme d'activités simple, comme par exemple la randonnée en montagne à pied.

    Ce dernier faisant un bien fou pour la tête et le corps ... par opposition à regarder le premier à la télévision vautré dans son fauteil avec une bière et des chips à la main et se faire lobotomiser le cerveau à chaque pub (cad toutes les 10mn)

  • Cher Dji,

    le ton de mon article ne prête pas à confusion. A aucun moment, je n'ai songé à ridiculiser les échappées de ces individus ayant une pensée et gravissant les pentes de nos belles montagnes helvétiques. C'est d'ailleurs en marchant moi-même dans la campagne genevoise que les plus belles idées me viennent, que les projets s'élaborent. Non, ce que je hais c'est le sport hygiénique, cette maladive obsession de ces gens en combi fluo qui transpirent sur les bords de route en fixant l'horizon morne d'un oeil vidé de toute curiosité. J'en connais, ils ne hurlent pas au bord des stades, ils halètent en fuyant je ne sais quoi. On les croise sur les plages de Californie, sur l'asphalte d'Australie et sur les bords du Rhin. Les voyant, on voudrait sur-le-champ se dissoudre, se décomposer, fermenter voluptueusement au fond d'une ruelle sale.
    Amicalement

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  • sportif/jouisseur?

    Faire plusieurs heures de selle sous la pluie ou sous un soleil écrasant, se lever au chant du coq (pour qui, possède un coq) pour aller faire son jogging avant d’attaquer une journée de boulot,
    se retrouver au stade après une journée éreintante pour taper dans la balle ou s’envoyer de gros caramels, les exemples ne manquent pas. Quelles que soient les disciplines, nous sommes des centaines de milliers à jongler entre travail,vie sociale et familiale
    Tout ça pourquoi ? pour l’argent ? la reconnaissance ? Seuls les pros ont ces préoccupations.
    L’amateur lui n’aspire qu’à s’évader des contingences de la vie quotidienne, souvent anxiogènes et sources de stress.
    Juste se « laver la tête » se réapproprier son corps, se sentir bien, il ne pratique pas pour faire briller les couleurs nationales ou être un modèle de réussite.
    Le plaisir devant rester le but présent de l'action, continuons à nous adonner à nos plaisirs solitaires ou collectifs et oublions les grincheux qui voudraient réduire le sport à sa dimension sociale et éducative.
    Le sport est avant tout une source de plaisir.

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