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Les petits arrangements, de Claude-Inga Barbey

Par Alain Bagnoud

 

 Gilda, l’héroïne du livre, s’est fait quitter par
 son prince. Ça semble un peu mièvre,
 dit ainsi, mais c’est bien ce qui s’est passé.
 Il l’a séduite, voulue, désirée, prise. Un
 homme beau, plus jeune qu’elle, une statue
 vivante qu’elle couvait, qu’elle admirait,
 qu’elle cajolait, qu’elle entretenait. Elle a largué
 un premier mari pour cet Ulysse, l’a épousé, lui
 a fait un enfant.

 Mais emprisonné dans cet amour, contrôlé, chargé de famille, dévirilisé, le bel homme doit sauver sa peau et s’en va.

C’est le chagrin de Gilda qu’on suit dans ce livre, ses tentatives pour regagner son homme, ou l’oublier, ou le remplacer par un prétendant, jusqu’à sa résolution finale de ne plus juger mais d’accepter que chacun suive sa route. Dans l’intervalle, elle a rencontré des prétendants divers, des êtres un peu à part, un SDF, un réfugié…

Ulysse ? Les prétendants ? Oui. Claude-Inga Barbey établit un parallèle régulier entre son héroïne, qu’elle renomme Pénélope, et l’Odyssée. Histoire de donner à son histoire de la profondeur, du sens, de la généraliser. Le livre se termine d’ailleurs en Grèce, par une conclusion paradoxale, mais logique puisqu’Ulysse finalement ne revient pas : « C’est décidé. Pénélope part en voyage. »

Pourquoi pas ? Le parallèle est parfois éclairant, parfois juste anecdotique, mais ce n’est pas la première fois qu’on utilise les mythes grecs à toutes les sauces. Plus gênantes sont les quelques incohérences du récit. Comment expliquer par exemple que cette Gilda riche, qui a des propriétés et entretient son mari, travaille comme serveuse dans un bar ?

L’essentiel, quand même, est ailleurs. Dans la petite musique de Claude-Inga Barbey, ce chagrin et ce charme. Dans son don d’observation du quotidien qui lui fait épingler en quelques notes un être, une situation.

Toutes choses qui font que ce livre se lit d’une traite et instaure une ambiance de tristesse, mais aussi de vitalité. Il suggère que même si tout peut s’expliquer a posteriori, si les schémas sont probables et les événements prévisibles, une grande liberté guide les destins, que la vie réserve des surprises, préserve le mystère des êtres, et est finalement intéressante même dans les plus téléphonés de ses dénouements.

 

Claude-Inga Barbey, Les petits arrangements, Editions d’autre part

(Publié aussi dans Le blog d’Alain Bagnoud.)

Commentaires

  • Pas très sympa pour Mme Barbey, votre photo. C'est pour faire homérique, Athéna-aux-yeux-de-vache ?

  • Moi, Géo, je la trouve belle, Claude-Inga Barbey, sur la photo. Un peu mythologique et statue grecque, effectivement. Ou encore star de cinéma muet. Mystérieuse, rêveuse.
    Enfin, Claude-Inga, si la photo te déplait, je la change aussitôt !

  • Et à signaler, une autre lecture du livre dans le blog de Jean-Michel Olivier.
    http://jmolivier.blog.tdg.ch/

  • Moi je la trouve très belle sur cette photo... très star de cinéma... question de goût.
    On dirait, Mr Bagnoud, que le livre ne vous a pas trop emballé au fond, mais que vous essayez de préserver un peu l'auteur, je me trompe? C'est une amie à vous?

  • Sans être de ses amis, je connais effectivement Claude-Inga Barbey, Globe. J'apprécie son talent, et même si Les petits Arrangements me semble un peu moins fort que son autre roman, Le Palais de Sucre, c'est un livre plein de charme, qui se lit bien et qui ne s'oublie pas.

  • cette photo n'est pas tres representative de la personne que je connais
    bien, en realite inga est beaucoup mieux en vrai dans la vie de tous les jours, et son livre que j'ai lu je pense une dizaine de fois est manifestement une sorte d'auto-therapie pour exorciser le mal !

  • Alors ça oui, elle est belle la Reine Claude. Et on se plait à imaginer qu'elle en a le goût...Bises.

  • ehh bien moi je la trouve belle ,intelligente et drole

  • Je la trouve très belle cette photo, artistique sûr et plus jolie que la photo du journal de la Migros accompagnant un article sur une Claude-Inga Barbey plaquée et qui ne s'en remet pas.

    Claude-Inga, être belle, intelligente, pleine d'humour, de créativités en tous genres et de réussite, des fois, pour un homme, c'est trop. Il sent bien qu'il n'est plus le centre du monde et il vous plaque pour tout ça. De fait, vous pourriez redevenir moche, idiote et tout rater. Alors, je vous en prie, un sketche sur le sujet?? Et merci pour ce que vous avez déjà fait avec vos amis artistes.

  • Bravo et merci pour votre site : Je le trouve remarquablement intéressant et instructif.

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