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Les cailloux du bonheur

 

 

 

par Pascal Rebetez

 

 

Il y a parfois une succession de petits bonheurs qui, assemblés, tels des cailloux pour la constitution d’un cairn, aide à la sensation verticale d’une existence que l’on sent plus intense et tenue. Encore faut-il les assembler, ces cailloux, en voir la règle d’équilibre, leur libre dépendance.

J’ai vu l’autre soir le spectacle au Poche, Vacances de Viala et, comme c’était la première, il y avait Viala, vieux loup de mer et dialoguiste émérite, et puis les acteurs, le remarquable Thierry Meury, une gueule, une présence, un splendide rocher d’émotion contenue et sa partenaire Caroline Gasser, toujours juste dans sa singularité verticale elle aussi, avec cette sorte de grâce qui ne s’apprendra jamais dans les écoles. Et puis, les copains, beaucoup de Jurassiens pour l’occasion, la Castou, Maurice, Philippe, Lucia, et l’on boit, on rigole, on est contents du bon tour qu’on a joué à la vie, nés tout là-bas dans les confins et ici aujourd’hui…

On rit à ressortir quelques expressions idiomatiques : mon « requeutzer » a grand succès, tant il est devenu rare dans les conversations.

Et puis mardi, autre bonheur, celui de découvrir à travers son dernier roman le sud-africain André Brink, que, malgré sa célébrité, je n’avais jamais lu. Il était sur la pile des livres chez ma copine.

A l’aube, rentrant chez moi, la tête toute pleine de L’amour et l’oubli et le corps pas prêt d’oublier tout l’amour échangé, je tombe sur trois sacs emplis de livres destinés au vieux papiers du mercredi matin. J’en emplis un entier de titres et d’auteurs passionnants. J’aime acheter des livres. J’aime encore davantage en trouver !

Autre petit bonheur, celui d’avoir résolu quelques problèmes d’écriture, ou plutôt d’avoir l’impression de moments de grâce dans la rédaction de ce monologue commandé par une comédienne.

Et puis, petit caillou telle une cerise sur le gâteau de ces jours heureux, la mise au pas de l’insolent Blocher, ce père Ubu, renvoyé à sa réaction et à son usine chimiques.

Pas un petit caillou, plutôt le souvenir du pavé... 

Commentaires

  • Et dessous, la plage!

  • "et puis les acteurs, le remarquable Thierry Meury, une gueule, une présence, un splendide rocher d’émotion contenue"
    Emotion contenue ! Mieux vaut lire ça que d'être sourd. Balourd, éructant ses injures populistes, de gauche mais populistes, oui. Une grande partie de la Suisse salue l'éviction du grand populiste de droite, et vous venez nous faire l'éloge de ce soudard alcoolisé...
    Ecoutez "la soupe est pleine", c'est édifiant. Vous y découvrirez les émotions contenues de votre ours des cavernes.
    Il vous faudra un jour comprendre que les gros lourds du stalinisme de basse fosse ne valent pas mieux que les Sturm Abteilung de Zürich...
    En fait, ce sont juste les mêmes.

  • Dites, Géo, vous avez vraisemblablement vu la pièce pour en parler ainsi en connaissance de cause?
    Eh oui, Thierry Meury, "splendide rocher d'émotion contenue" dans ces "Vacances" de Viala, homme fragile aussi et doté d'une véritable générosité. Mais, bon, s'il s'agit d'un "gros lourd du stalinisme" - il paraît même qu'il a ouvert un goulag dans son jardin - couvrons le de goudron et de plumes avant de le jeter dans la fosse aux ours...

  • Si j'associais "grâce et légereté" avec CB, je devine vos réactions...
    Alors, oui : la fosse aux ours. Il y sera en bonne compagnie.

  • Géo, voilà ce qui vous a manqué enfant: un nounours pour accompagner vos rêves...

  • Bon, c'est vous qui le dites. Mais en tous cas pas les ours auxquels je pense...

  • La succession de petits bonheurs est une image qui me fait sourire de tout mon coeur. En général le passage est trop sublime, juste opportun pour ce soir un peu triste. Merci

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