Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Abominable agression à Rouen

    Par Pierre Béguin

    Attention! Ce billet raconte un acte d’agression d’une extrême violence à ne pas mettre sous les yeux des âmes sensibles. Si vous allez plus loin dans votre lecture, c’est sous votre entière responsabilité.

    La victime? Une certaine Alice Coffin, dont on sait qu’elle est journaliste, militante féministe et LGBT française, cofondatrice de la Conférence européenne lesbienne et de l’Association des journalistes LGBT. Depuis 2020, elle est aussi élue écologiste au Conseil de Paris.

    Or donc, Alice Coffin tient conférence à la Friche Lucien (oui, oui, c’est le nom du lieu), à Rouen, le mercredi 16 juin 2021 pour parler de ses deux livres, Le Génie lesbien et Sororité. Les faits insoutenables se sont produits dix minutes à peine après le début de la conférence, peu avant 19 heures. Je préfère laisser la parole aux journalistes qui rapportent la terrible agression dont la conférencière fut victime et qui devait la laisser pétrifiée, comme marquée à vie: «Un homme est alors monté sur l’estrade où Alice Coffin était assise face à un public de 150 à 200 personnes, selon les organisateurs. Il portait une cravate et une veste de costume. L’agresseur s’est arrêté à quelques centimètres de la militante et élue écologiste (je souligne). Il s’est agenouillé et lui a tendu un bouquet de fleurs (de roses selon les versions), tout en lui tenant ces propos lesbophobes d’une rare violence: « Je sais que vous n’êtes pas de ce bord-là, mais pourquoi n’aimez-vous pas les hommes?» Selon les journalistes, les propos diffèrent. On peut, par exemple, trouver cette version: «Je sais que vous ne mangez pas de ce pain-là, mais je me permets de vous offrir ces fleurs.»

    Mais le pire est à venir. Accrochez-vous, âmes sensibles! «Le temps qu’un vigile vienne pour intercepter l’agresseur, raconte un témoin de la scène, un certain Simon Ugolin (eh oui!), responsable de la Friche Lucien, nous nous sommes rendus compte qu’il s’agissait d’une diversion. Cinq ou six individus étaient en train de dérouler une banderole avec l’inscription: Vous n’aimez pas les hommes, Alice Coffin?»

    Citoyens, l’heure est grave! Entendez-vous le bruit des bottes? Le rugissement de la bête immonde? Un tel comportement, de tels propos tenus à l’encontre d’une femme relèvent d’une violence inouïe, digne des plus noires années du nazisme.

    Et c’est bien ainsi que la presse, qui s’est empressée de relater l’événement, a décrit cette scène. «Agression», «racisme» et «extrême droite» se succédaient en caractères gras et en titres énormes. C’est également dans ce registre que des personnalités politiques ont réagi sur les réseaux sociaux.

    Ainsi de Karima Belli, candidate de gauche: «Tout mon soutien à Alice Coffin agressée par des militants identitaires et masculinistes. L’idéologie de l’extrême droite n’a pas changé, elle reste raciste, masculiniste, et adepte de violence. Elle doit être combattue dans la plus grande fermeté».

    Ainsi d’Aurélien Tachi, député de la République en Marche: «De l’extrême droite qui ne supporte pas les femmes prennent la parole (sic). Tout mon soutien à Alice Coffin, agressée par des identitaires lors d’une conférence à Rouen. Combien de victimes encore? Combien encore de passages à l’acte? Il faut réagir vite!»

    Ainsi d’Eric Piolle, Maire de Grenoble: «Tout mon soutien à Alice Coffin. L’Extrême droite cherche a imposé (sic) son idéologie raciste et masculiniste par la violence. Rien n’est jamais acquis. Réaffirmons sans cesse notre attachement aux valeurs humanistes. Ne laissons personne faire face seul.e à l’extrême droite!»

    Ainsi de Laura Slimani, militante et membre du parti socialiste: «Toute mon amitié à Alice Coffin agressée à Rouen par une bande d’identitaires lors de son intervention à La Friche Lucien. Condamnation et indignation, mais surtout amplifions nos efforts pour que ces idées rétrogrades soient définitivement vaincues, à Rouen comme ailleurs.»

    Ainsi de Clémentine Autain, femme politique socialiste et journaliste française, conseillère de Paris chargée de la jeunesse: «Solidarité avec Alice Coffin, agressée par des masculinistes. Le mouvement féministe a une tradition profondément pacifiste. Par les temps qui courent, j’invite tout le monde à en prendre de la graine...»

    Même Jean-Luc Mélenchon, qu’on ne présente plus, s’est mis au diapason des réseaux sociaux: «Samedi: manifestants pour les libertés agressés à Tarbes; mercredi: Alice Coffin agressée à Rouen. (…) Partout, l’extrême droite passe à la violence. Ça suffit, le déni!»

    Je vous vois, lecteur.trice, mort.e d’inquiétude. Je vous rassure immédiatement. Les organisateurs ont donné des nouvelles de la victime de cette abominable agression: «Alice Coffin va bien. Mais l’épisode a été violent.» On suppose qu’une cellule psychologique a été immédiatement mise en place.

    Quant au soi-disant groupe d’extrême droite proche des mouvances nazies, il s’appelle en réalité Les Normaux. Il possède une page sur internet où il se définit clairement comme opposé au discours LGBT. On n’en sait pas davantage.

    En ce qui concerne la victime, Alice Coffin, je rappelle qu’elle était à Rouen pour parler de ses deux livres. Dans le plus connu, Le Génie lesbien, on peut lire ces propos: «Les hommes, je ne regarde pas leurs films, je n’écoute pas leur musique». Ou encore ceci. «Il ne suffit pas de nous entraider, il faut à leur tour les éliminer (les hommes, donc)». A cette lecture, j'ai été pris d'un doute. J'ai relu attentivement sa biographie sur Wikipedia. Alice Coffin est effectivement une militante LGBT, appartenant à ce mouvement féministe dont la tradition, comme le souligne Clémentine Autain dans son tweet, est profondément pacifiste. Ouf! Un instant, j'ai craint qu'elle fût une identitaire d’extrême droite!

    Dans tous les cas, je demande tout de même, en tant qu’homme, qu’une cellule psychologique soit immédiatement mise à ma disposition...

     

     

     

  • Plan Climat, et si on calculait?

    Par Pierre Béguin

    Or donc, le Conseil d’Etat a présenté son «plan climat» avec – prochaine élection oblige – une ambition revue à la hausse. Attention, c’est du lourd! Les mesures toucheront tous les secteurs: transport, énergie et bâtiments. Les investissements annuels dans la transition écologique vont tout simplement doubler, passant de 300 à 600 millions de francs par an.

    Devine qui va payer? Non? Si! Si! C’est le prix pour «sauver le climat», et la planète avec, paraît-il. Ça doit être vrai puisqu’on nous le répète à longueur de journée.

    Et si, pour une fois, au lieu de répéter docilement notre liturgie, nous prenions le temps de réfléchir et de calculer? Allez, juste dix minutes!

    Pour commencer, cette précision: je ne suis pas plus habilité à aborder cette thématique que ceux qui liront ce billet, à commencer par les allumés anonymes qui ne manqueront pas de se présenter comme des spécialistes. Mais lorsque je cesse de réciter mon catéchisme réchauffiste, que je me renseigne, que je lis, que j’interroge, que je réfléchis, que je calcule, autant d’activités que, par paresse ou conformisme, le 90% des gens qui vous assènent leurs certitudes ne font pas, j’en arrive à ces conclusions:

    - En 2020, les émissions mondiales de CO2 se montaient à 31Gt (Gigatonnes). La part de la Suisse s’élevait à 0.038Gt. Ainsi, le pourcentage des émissions helvétiques, rapporté aux émissions mondiales, était de 0,12%.

    - La population genevoise est de 509.000 âmes, soit 5,9% de la population suisse qui atteint 8.600.000 personnes. Ainsi, les émissions de CO2 imputables aux Genevois – 5,9% de la population suisse, laquelle est responsable de 0,12% des émissions mondiales – équivalent à 0,007%. C’est donc par ce ridicule pourcentage, qui nous coûtera tout de même 600 millions l’an, que nous allons «sauver la planète». Un brin prétentieux, le Conseil d’État, isn’t it? Il est vrai qu’avec plus de 14 milliards de dettes, on ne compte plus! Et puis, récemment, Meyrin, et même Choulex s’étaient déjà engagés à «sauver la planète». Le canton ne peut pas être à la traîne, voyons! Il nous reste simplement à espérer que la commune de Gy va elle aussi entrer bientôt en croisade climatique, sinon on est tous foutus!

    - Mais «ne rien faire aujourd’hui nous coûterait plus cher demain», déclare gravement Mme Fontanet. Même qu’on peut estimer la perte à 1,5 milliards en 2050, et le triple en 2100! Sont quand même forts, nos édiles, qui parviennent à estimer le coût genevois du dérèglement climatique dans 80 ans, alors qu’ils n’arrivent même pas à estimer le budget cantonal annuel. Moi, j’aimerais bien connaître le détail de leur calcul, et leur méthodologie (1). Bon! Vous me direz qu’on calcule avec des modélisations et une foi de charbonnier les températures qui vont asphyxier la planète dans 80 ans, alors qu’on peine toujours à prévoir la météo à plus de deux jours! Alors pourquoi nos conseillers d’État n’auraient-ils pas le droit de délirer, eux aussi?

    - Qui dit «dérèglement climatique» sous-entend logiquement l’existence d’une «règle climatique». Comment pourrait-on, en effet, calculer un dérèglement sans référence à une règle préalable? Y aurait-il quelqu’un dans ce monde qui connaîtrait LA règle climatique? Mme Fontanet, peut-être? Dans ce cas, j’aimerais bien qu’elle me l’expose (2). A moins que nos édiles ne fassent eux aussi que réciter le catéchisme réchauffiste, par opportunisme, conformisme ou peur?

    - Oui mais, si tous les gars du monde… Certes. Même le PLR, sur ordre du parti, a retourné sa veste, dorénavant moutonnée écologie, par crainte d’une déroute électorale: il faut surtout entrer en croisade climatique «parce que la Suisse a signé les Accords de Paris», nous a assuré Philippe Nantermod, mercredi soir au TJ. Ces mêmes accords de Paris qui, pour être signés, ont dû accorder à la Chine (et à bien d’autres pays, dont l’Inde) un statut de pays en voie de développement leur permettant d’émettre du CO2 à leur guise jusqu’en 2030 (3). Ah! Quelle belle victoire pour la planète!

    Prions… Pardon! Calculons:

    - Les émissions de CO2 de la Chine, qui émet à elle seule autant de CO2 que tous les pays de l’OCDE, s’élèvent à 15% environ du total mondial de 31Gt, soit 4,65Gt.

    - Les émissions annuelles genevoises, comme calculées ci-dessus, s’élèvent à 0,007% du total mondial, soit environ 0,00217 Gt. Selon le plan cantonal genevois, nous allons les diminuer de 60% d’ici 2030. Elles s’élèveront alors à 0,000868Gt par an, la diminution de 60% correspondant à 0,001302 Gt. Ainsi, pour compenser les émissions chinoises d’une seule année, par exemple celles de 2022, combien nous faudra-t-il d’années d’efforts au taux de 2030 (–60% d’émissions), à nous les braves Genevouais? 4,65Gt / 0,001302 Gt = 3571 ans d’efforts à CHF 600 millions l’année! Comme nos amis chinois ont obtenu gracieusement 15 ans de rémission, et en supposant naïvement qu’ils renonceront à leur avantage en 2030, il faut multiplier ces valeurs par 9 (années 2022-2030) pour connaître l’ardoise genevoise compensant le cadeau parisien: 3571 x 9 = 32’139 ans d’efforts. A 600 millions l’année, nous parvenons à la modique somme de CHF 19’283 milliards. Admettez tout de même que ça fait cher la signature chinoise pour valider les accords de Paris. Antonio Hodgers, que certains surnomment maintenant le «bétonneur fou», ne croit pas si bien dire en plagiant lamentablement Churchill: le plan climat genevois «va marquer les prochaines décennies». A ce prix, je le veux, mon neveu! Et je ne vous parle même pas de l’Inde, qui talonne la Chine en termes d’émissions carbone, ces deux pays, rappelons-le, émettant chacun autant que tous les pays de l’OCDE réunis (bien entendu, je n’envisage pas une seconde d’inclure dans mes calculs les autres pays «en voie de développement»). A propos, si quelqu’un veut s’aventurer à estimer la dette genevoise en 2030, je lui laisse la calculette...

    - Mais il faut bien donner l’exemple, non? et alors tous les pays suivront, me direz-vous la bouche en coeur. Même pas! Sous le titre «The World Bank Mobilizing the Billions and Trillions for Climate Finance» (4), la Banque Mondiale a annoncé, le 18 avril 2015, un coût de la lutte contre le réchauffement climatique de USD 89’000’000’000’000 (89 trillons) sur la période 2015-2030. Or, un scientifique, médaillé du CNRS en thermodynamique (5), a calculé, selon les chiffres même du GIEC, qu’une réduction de 40% du CO2 d’ici à 2030 éviterait un réchauffement de la planète de 0,0002°C. Eh oui! Vous les idéalistes, vous avez bien lu: deux dix-millièmes de degré pour 89 trillons de dollars. Comme rapport qualité prix, on fait mieux.

    Attendez! Ce n’est pas fini. Encore cinq minutes.

    Tous ces calculs n’ont de valeur que pour autant que le CO2 soit bien le grand méchant «pollueur de la planète», comme on ne cesse de le répéter, au point que plus personne ne semble en douter, et quand bien même, en chimie élémentaire, on nous apprend que le CO2 est un fertilisant. L’idéologie réchauffiste nous ferait-elle pas un peu de «révisionnisme» chimique? Non, non, je plaisante!

    - Plus personne ne remet en cause l’action délétère du grand méchant CO2? Rien n’est moins sûr. A la suite de nombreux autres scientifiques (dont, bien évidemment, ni les politiques ni les médias ne parlent) Pascal Richet, de l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP), vient une fois encore d’innocenter le CO2. Dans un article publié en libre accès par la revue History of Geo-and Space Science (6), Richet a réanalysé les carottes de glace de Vostok, en Antarctique (7). Voici ce qu’il annonce dans l’abstract de son article:

    «En se basant simplement sur la logique fondamentale et sur les concepts de cause à effet, l'examen épistémologique des analyses géochimiques effectuées sur les carottes de glace de Vostok invalide l'effet de serre marqué sur le climat passé habituellement attribué au CO2 et au CH4. En accord avec le rôle déterminant attribué aux cycles de Milankovitch, la température est, au contraire, restée constamment le paramètre de contrôle à long terme au cours des 423 derniers milliers d’années, qui, à son tour, a déterminé les concentrations de CO2 et de CH4, dont les variations ont exercé, tout au plus, une rétroaction mineure sur la température elle-même.»

    Ah bon! On nous aurait menti? Ce serait donc la température qui déterminerait les concentrations de CO2, – et non pas le CO2 qui déterminerait la température et «piloterait» le climat. L’analyse, qui remonte sur les 423.000 dernières années, montre que la courbe d’évolution de la concentration atmosphérique de CO2 et celle de l’évolution de la température sont décalées. Sauf que la courbe de température précède celle du CO2, et non pas l’inverse comme on nous l’a toujours rabâché, notamment depuis le fameux film d’Al Gore Une vérité qui dérange, dont plus personne ne parle et qui s’est vu imposer, au nom du respect de la science, l’avertissement: «Ceci est une fiction et ne repose sur aucun fait scientifique avéré» (Ah, au fait! Al Gore remercie tous ses supporters, il va bien, il est maintenant milliardaire et il vous emmerde). Qu’on m’explique comment le CO2 pourrait être la cause, et l’évolution de la température, l’effet, s’il suit la température au lieu de la précéder? Excepté à Genève, où l’aberration semble parfois la règle, a-t-on déjà vu un effet précéder sa cause? En fait oui, les taxes CO2… (voir aussi à ce propos l’article sur le blog «Les hommes libres» intitulé «Un ancien conseiller climat d’Obama: le GIEC se trompe et ment».)

    Mais si Richet et ses confrères scientifiques ont raison, nous autres Genevouais, avec notre tête de premier de classe, nos 600 millions annuels, nos 0,007% et notre plan climat qui «va marquer les prochaines décennies», on va vraiment avoir l’air con. On me rétorquera que ce ne sont que des fadaises, puisque «LA SCIENCE» dit le contraire. La science non, certains scientifiques, oui, mais pas tous, loin s’en faut! Ceux, surtout, qui œuvrent au sein du GIEC. Car une étude détaillée du quatrième Rapport du GIEC (2007) a montré que deux tiers des chapitres dudit Rapport sont rédigés entre autres – et un tiers carrément dirigés – par des scientifiques affiliés au WWF (8). En clair, c’est un peu comme si le tribunal chargé de juger les cas de pédérastie au sein de l’Église catholique était composé de cardinaux et d’évêques, tous choisis et chapeautés par la cardinal Bernard Law, le fameux archevêque déchu de Boston. Ou que la totalité des scientifiques chargés de déterminer les effets de la cigarette sur les fumeurs étaient payés par Philipp Morris. Bon! Vous me direz que c’est un peu ce qui s’est passé. Mais je vous répondrais que ce n’est pas une raison pour répéter le schéma ad aeternam. Dans ce genre d’arnaque, on a déjà donné!

    Ce biais idéologique est confirmé par la climatologue Judith Curry – Reviewer du 3e Rapport du GIEC, avant d’en démissionner – qui déclarait dans une interview au Point (9): «Il me revient en mémoire une conversation, en 2005, avec Rajendra Pachauri, un ingénieur des chemins de fer indiens reconverti dans la climatologie et directeur du GIEC, Prix Nobel de la paix en 2007; Pachauri m’avoua sans vergogne qu’il ne recrutait pour l’ONU que des climatologues convaincus par la cause du dioxyde de carbone, à l’exclusion de tous les autres. Cette collusion extraordinaire permet aux politiciens de déclarer: «La science dit que…» ou «Les scientifiques disent que le dioxyde de carbone est coupable du réchauffement climatique...».

    Et pourtant, depuis la création du GIEC en 1988, des centaines – que dis-je! – des milliers de scientifiques ont signé des pétitions pour s’opposer aux thèses du réchauffement climatique dû à l’homme. Ainsi, l’Oregon Petition, intitulée «Global Warming Petition Project» (10), lancée entre 1999 et 2001 par l’Oregon Institute of Science and Medecine (OISM), a été paraphée jusqu’ici par plus de 31'000 scientifiques, parmi lesquels Frederick Seitz, ancien Prédisent de l’Académie des sciences des Etats-Unis. En 2019 encore, la pétition Clintel, lancée par Guus Berkhout (11), géophysicien professeur émérite à l’université de La Haye, a été signée par quelque 900 scientifiques et adressée au Secrétaire Général des Nations Unies, ainsi qu’à la Présidente de l’UE. Sans parler de la «Pétition Lindzen», l’«Appel d’Heidelberg», la pétition des physiciens italiens, la «Déclaration de Leipzig», la «Déclaration de Manhattan», la «Pétition de Paris»... En voulez-vous encore?

    Et certains oseraient prétendre que tous les scientifiques sont d’accord?

    Le fin mot de l’histoire revient à Ottmar Edenhofer, président du Groupe de travail III du GIEC, qui déclarait, avant le sommet de Cancún de 2010:

    «Le Sommet qui va s’ouvrir à Cancún n’est pas une conférence sur le climat, mais l’une des plus grandes conférences économiques depuis la deuxième guerre mondiale. Il faut dire clairement que nous redistribuons en fait la richesse du monde par la voie de la politique climatique. (…) Il faut se séparer de l’illusion que la politique internationale du climat est une politique environnementale (je souligne). Elle n’a désormais pratiquement plus rien à voir avec la politique de l’environnement.» (12)

    Donc, résumons-nous:

    Début juin 2021, sept conseillers d’État genevouais partent en croisade climatique pour sauver, à coups de milliards, 0,007% de la planète, en lançant l’assaut contre un ennemi qui pourrait bien n’être qu’un vulgaire moulin (à vent).

    Moralité 1 : Soit ce sont des ânes bâtés, soit ils sont déjà en campagne électorale. Personnellement, j’opte pour la seconde solution. Cela dit, outre qu’ils nous font payer leur campagne et que celle-ci nous place sous la tyrannie de la minorité environnementaliste, je la trouve tout de même un peu chère, cette campagne. Pas vous?

    Moralité 2 : Il nous reste à espérer que les prochaines élections, pour une fois, offriront un large panel de (nouveaux) candidats. Car celles et ceux qui viennent de partir en croisade climatique ne m’inspirent pas vraiment. Pas vous?

    Pour le reste, je ne prétends pas que mes lectures, mes interrogations, mes réflexions ou mes calculs mènent sur la voie de la vérité climatique. Mais ils ont soulevé en moi beaucoup de doutes et creuser une distance certaine face à la liturgie réchauffiste qui ressemble davantage à un financement de la relance économique, par des fonds publics déguisés en taxes, qu’à de réelles préoccupations écologiques, dont certaines me semblent bien plus urgentes que toutes ces spéculations douteuses sur le réchauffisme et le CO2. Un peu comme si on cherchait à détourner les regards de préoccupations écologiques très concrètes, au profit d’une peur purement spéculative, mais très facile à taxer sur l’échelle du CO2. Ainsi, pour prendre un exemple parmi tant d’autres, alors qu’on essaie de nous refiler un peu partout, contre des sommes abyssales, des éoliennes inutiles (et polluantes), on produit, à l’autre bout du monde, des désastres écologiques et humanitaires en extrayant des métaux rares pour la transition numérique (13). Mais qui comprend vraiment que cette soit disant urgence climatique couvre en réalité une transition énergétique en grande partie financée par des fonds publics, c’est-à-dire par les citoyens, l’écologie n’étant qu’un alibi pour faire passer la pilule?

    Dans leur annonce solennelle à l’OMM, les sept conseillers d’Etat genevois ne font qu’alimenter ce mécanisme qui s’apparente en fin de compte à une extorsion.

    Pour les sceptiques, voici mes sources. Vous pouvez vérifier:

    (1) Leur chiffre est peut-être basé sur le scénario RCP8.5 du GIEC, le seul qu’on martèle ad nauseam, le pire, un scénario jugé totalement irréaliste parce que nos ressources fossiles connues ne suffisent pas à le réaliser (Cf. Vahrenholt F & Lüning S., Unverwünschte Wahrheiten: Was Sie über den Klimawandel wissen sollten, Langen – Mueller Verlag, 2020, p. 269).

    (2) Un ami a compulsé les archives de Météo France depuis 1901, année après année. J’ai vu le résultat. Si, dans ces incessantes variations météo, vous repérez la «règle du climat», je suis preneur!

    (3) Cf. Vahrenholt F & Lüning S., Unverwünschte Wahrheiten: Was Sie über den Klimawandel wissen sollten, Langen – Mueller Verlag, 2020, p. 279.

    (4) «The World BankMobilizing the Billions and Trillions for Climate Finance», April 18, 2015. www.worldbank.org/en/news/feature/2015/04/18/raising-trillions-for-climate-finance

    (5) François Gervais, Merci le CO2, L’Artilleur, 2020, pp.29-31.

    (6) Richet P., «The temperature-CO2 climate connection: epistemological reappraisal of ice-core messages», HGSS, vo. 112, 97-110, 2021, accessible à:

    https://hgss.copernicus.org/articles/12/97/2021/hgss-12-97-2021.html

    (7) La première analyse de ces carottes date de 1999 et est signée par J.-R. Petit et al. – parmi les auteurs, on trouve Jean Jouzel, vice-président du GIEC, qui en sait donc beaucoup sur la réalité révélée par ces carottes.

    (8) Cf. Laframboise D., 2011, The Delinquent Teenager Who Was Mistaken for the World’s Top Climate Expert, Ivy Avenue Press, Toronto, p. 46 sq.

    (9) Interview par Guy Sorman, «Cette climatologue qui échauffe les esprits», Le Point, 2396, 2 août 2018, p. 100. Judith Curry a été professeure au Georgia Institute of Technology, membre de l’American Meteorological Society, de l’American Association for the Advancement of Science et de l’American Geophysical Union.

    (10) http://www.petitionproject.org/index.php.

    (11) https://www.valeursactuelles.com/societe/des-scientifiques-de-13-pays-ecrivent-au-secretaire-general-de-lonu-pour-denoncer-lalarmisme-climatique-111056.

    (12) https://www.nzz.ch/klimapolitik_verteilt_das_weltvermoegen_neu-1.8373227

    (13) Pitron G., La Guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique, LLL, 2018.

  • La vie en miettes (Anne-Sophie Subilia)

    par Jean-Michel Olivier

    thumb-small_zoe_anne-sophie-subilia-8010.jpgD'un voyage dans l'archipel portugais des Açores, en 2015, Anne-Sophie Subilia a rapporté une sorte de journal poétique, diffracté, émietté, publié par les belles éditions Empreintes sous le titre énigmatique d'abrase*. Au fil des jours, des promenades dans la nature sauvage, l'auteure cherche à colliger les éclats de son être sans cesse menacé de disparition (on retrouve ici un thème cher à Sylviane Dupuis, qui fut son mentor à l'université de Genève). 

    Pour vaincre cette menace, et briser le silence, pas d'autre recours que le langage, avec ses failles et ses limites. 

    « dehors/ debout/ la bouche grenade/disant rien/ ne pouvant rien/ dire

    dans les murets se cache/ la forme brûlante/ de leurs questions »

    Dans cette solitude première, on sent l'appel de l'autre, toujours absent, dont il ne reste qu'une image ou un parfum.

    « ce qui existe

    les paysages/ les prairies illuminées/ l'enfoui

    temps froissé/ commetabac

    ce parfum/ sur nos doigts

    tenir une image transparente »

    Scandé en huit parties, ce long poème de l'émiettement cherche son centre, comme l'être qui traverse le temps fait de ruptures et de désir, de douleur et d'espoir. Avec ses mots minimalistes, l'auteure parvient à rendre compte de l'érosion de l'être.

    C'est ainsi qu'il faut comprendre le titre énigmatique, abrase*, qui dit l'usure et les blessures de ce cheminement singulier.

    * Anne-Sophie Subilia, abrase, éditions Empreintes, 2021.