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Le poids lourd de Pascal Rebetez

Par Alain Bagnoud

Le poids lourd de Pascal Rebetez

On ne lit évidemment pas les livres d'un ami comme on lit ceux d'un inconnu. Avant même de les ouvrir, il y a de l'excitation. Qu'est-ce qu'il nous a fait, cette fois ? Est-ce que ça va lui ressembler ? Est-ce qu'il va nous étonner ?

 

Les deux, dans le cas de Pacal Rebetez, avec qui je ne cache pas mes liens, qui a même publié un de mes livres (Comme un bois flotté dans une baie venteuse – on n'est jamais si bien servi que par soi-même !) Son ouvrage juste paru, Poids lourd m'a bien fait plaisir.

 

On y retrouve l'auteur dans sa veine voyageuse, que plusieurs livres explorent déjà. Ce n'est pas son seul domaine. Dans d'autres genres, on lui doit de la poésie, des pièces de théâtre, un roman et un livre de petites biographies qui retracent fraternellement l'existence de plusieurs êtres hors normes : Les Prochains.

 

En l'occurrence, l'événement déclencheur du récit est un voyage chez un frère, en Australie, et quelque chose qui frappe le nouvel arrivé. On arrive, on salue la famille, puis on ira découvrir le pays, on prendra l'avion, on ira au Queensland. En attendant, on se pèse. 93 kilos et 300 grammes. Le choc. Le beau Pascal a pris de l'embonpoint, depuis qu'il faisait tourner les têtes en présentant des émissions à la télé.

 

Voyage dans l'espace et le temps. La solitude au long des kilomètres de voiture à travers le continent australien déclenche le souvenir d'autres baroudages, en Syrie, en Colombie, en Ethiopie, jusqu'au premier vagabondage, fondateur, culotté, chez les Touaregs, quand notre écrivain n'avait pas vingt ans et qu'il dépensait ainsi l'argent gagné à l'usine, en fabriquant des boîtes de montres. Depuis lors, le temps a passé, le corps a changé. La balance australienne l'a cruellement révélé. Il faudrait se priver, renoncer aux bons repas, au vin rouge ? Non, pas au vin rouge, quand même ! Pas totalement ! Même si sur la photo de couverture, notre homme pose avec un café !

 

Pas non plus à l'esprit d'aventure et à l'amour des mots. L'écrivain est par exemple prêt à faire des kilomètres pour découvrir Cairns. Déception « … il n'y a rien de ce que son beau nom de caillou laissait supposer. » Je dévoile ici un secret : ceux qui ont marché en montagne avec Pascal savent qu'il ne peut voir trois cailloux sans les poser en équilibre l'un sur l'autre.

 

D'où Cairns. Comme quoi les noms sont beaux à l'imagination, on le sait depuis Proust notamment.Le poids lourd de Pascal Rebetez

 

Conclusion. Interrogations sur l'âge, le corps, récit de voyage, bilan provisoire aussi, Poids lourd  est évidemment un portrait de l'auteur. Vous aimez Pascal Rebetez, vous aimerez le livre. Vous ne le connaissez pas ? Lisez Poids lourd.

 

 

 

Pascal Rebetez, Poids lourd, éditions d'autre part

 

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