Reluquer ou ne pas reluquer?
Par Pierre Béguin
En ouvrant mon ordinateur pour accéder à ma boîte Email, je tombe sur cette information:
«Depuis quelques jours, un sketch tourne en boucle sur les réseaux sociaux. On y voit deux femmes d’une quarantaine d’années assises sur un banc dans un parc, elles observent les hommes en face d’elles et se plaignent d’avoir passé un cap: plus aucun mec ne les regarde! Pour vérifier cette théorie, l’une d’elle se lève pour se rendre à la poubelle, espérant attirer l’attention des mâles en pleine discussion. Sans succès (…) »
Dans le même temps, toujours sur mon ordinateur, et suite aux propos de l’inqualifiable et mal nommé Trump, des témoignages de femmes victimes du sexisme affluent. Du pain bénit pour les medias qui prennent aussitôt le relai. Certains témoignages sont édifiants. Mais d’autres… Ainsi la Tribune de Genève sous le titre «Sexisme sous la coupole?» donne-t-elle la parole à des élues qui dénoncent l’ignoble machisme régnant à Berne. Jugez-en! Lisa Mazzone (les verts): «Il est parfois difficile de se promener dans la salle des pas perdus sans se faire reluquer… » (soulignons tout de même le «parfois»; ouf! ce n’est pas tout le temps). Ou encore Isabelle Moret (PLR) qui raconte un débat politique où son adversaire – président d’un parti de gauche, précise-t-elle au passage – avait balayé l’un de ses arguments par un condescendant «Ah, mais quand c’est dit de manière si charmante!» Et notre élue PLR de s’offusquer: «Je n’ai rien dit sur le moment, mais c’était purement sexiste». Quel traumatisme! Quant à Céline Amoudruz (UDC), elle affirme n’avoir jamais ressenti de sexisme au sein de son parti, pourtant reconnu, surtout par la gauche, comme un repère de machos. Mais elle vilipende la jalousie (féminine bien sûr): «Souvenez-vous de Karine Keller-Sutter. Si elle n’a pas été élue, c’est parce que les femmes socialistes ne l’ont pas soutenue. Ce n’est pas ainsi qu’on fait avancer la cause féminine». Et d’ajouter une nouvelle pique sur les femmes de gauche: «Celles qui se disent outrées sont les mêmes qui refusent de durcir les sanctions contre les violeurs».
«Depuis quelques jours, un sketch tourne en boucle sur les réseaux sociaux. On y voit deux femmes d’une quarantaine d’années assises sur un banc dans un parc, elles observent les hommes en face d’elles et se plaignent d’avoir passé un cap: plus aucun mec ne les regarde! Pour vérifier cette théorie, l’une d’elle se lève pour se rendre à la poubelle, espérant attirer l’attention des mâles en pleine discussion. Sans succès (…) »
Dans le même temps, toujours sur mon ordinateur, et suite aux propos de l’inqualifiable et mal nommé Trump, des témoignages de femmes victimes du sexisme affluent. Du pain bénit pour les medias qui prennent aussitôt le relai. Certains témoignages sont édifiants. Mais d’autres… Ainsi la Tribune de Genève sous le titre «Sexisme sous la coupole?» donne-t-elle la parole à des élues qui dénoncent l’ignoble machisme régnant à Berne. Jugez-en! Lisa Mazzone (les verts): «Il est parfois difficile de se promener dans la salle des pas perdus sans se faire reluquer… » (soulignons tout de même le «parfois»; ouf! ce n’est pas tout le temps). Ou encore Isabelle Moret (PLR) qui raconte un débat politique où son adversaire – président d’un parti de gauche, précise-t-elle au passage – avait balayé l’un de ses arguments par un condescendant «Ah, mais quand c’est dit de manière si charmante!» Et notre élue PLR de s’offusquer: «Je n’ai rien dit sur le moment, mais c’était purement sexiste». Quel traumatisme! Quant à Céline Amoudruz (UDC), elle affirme n’avoir jamais ressenti de sexisme au sein de son parti, pourtant reconnu, surtout par la gauche, comme un repère de machos. Mais elle vilipende la jalousie (féminine bien sûr): «Souvenez-vous de Karine Keller-Sutter. Si elle n’a pas été élue, c’est parce que les femmes socialistes ne l’ont pas soutenue. Ce n’est pas ainsi qu’on fait avancer la cause féminine». Et d’ajouter une nouvelle pique sur les femmes de gauche: «Celles qui se disent outrées sont les mêmes qui refusent de durcir les sanctions contre les violeurs».
Bon ! Résumons-nous !
1. Etre sexiste, c’est ne plus regarder les femmes qui ont passé le cap des quarante ans.
2. Etre sexiste, c’est regarder une femme en train de se promener dans la salle des pas perdus, même si elle a passé quarante ans.
3. Etre sexiste, pour une femme de droite, c’est quand un homme de gauche, lors d’un débat politique, balaye un argument par un compliment ironique.
4. Etre sexiste, pour une femme d’extrême droite, c’est être une femme de gauche forcément jalouse et incohérente.
5. Etres sexiste, c’est donc lié à une tendance politique, à gauche pour la droite, à droite pour la gauche.
6. Etre sexiste n’est pas l’apanage des hommes (ça, c’est la bonne nouvelle!)
Conclusion? Vivement l’andropause!
Mais puisque je n’ai fait jusque-là que citer les autres, permettez-moi de terminer ce billet en y ajoutant ma propre confession:
Bien marié depuis vingt-deux ans, je ne regarde plus tellement les femmes dans la rue, quel que soit leur âge (je souligne le «plus tellement»). Mais j’avoue honteusement que cette indifférence m’inquiète. Serait-ce que ma libido d’affreux mâle prédateur… ?
J’ai souvent remarqué – dans ma jeunesse bien entendu – que des filles, et même des femmes, me «reluquaient», et pas forcément au niveau des yeux. J’avoue, toujours honteusement, que cela ne me déplaisait pas. Et même que, une bonne douzaine d’années durant, j’en ai bien profité… Est-ce grave, madame Mazzone?
Durant ma déjà longue vie, je n’ai jamais rencontré un homme – pas un seul, vous m’entendez! – qui n’ait un jour, en aparté, tenu des propos sexistes, voire franchement machistes, même – et surtout – les plus fervents défenseurs de la cause féminine prêts à s’auto-flageller en présence d’une femme. Mais des amies m’ont certifié que ces dames n’étaient pas en reste, loin s’en faut…
Je ne sais pas pour vous, mais moi, je n’ai jamais entendu Isabelle Moret dire quelque chose de manière charmante. Sincèrement, je trouve qu’elle aurait dû accepter le compliment, même hypocrite, même ironique, parce que la concernant, d’une certaine manière, c’était vraiment un compliment…
Il me faut conclure, l’homme au foyer que je suis doit préparer le repas. Au fond, ce billet n’a pour objectif que d’adresser ce petit message à ces dames de la Coupole qui, étrangement, se plaignent de recevoir des coups bas dans une arène politique: dénoncez fermement le sexisme, d’accord! Mais de grâce, que cette dénonciation ne tourne pas au puritanisme! Laissons cette chasse aux sorcières aux spécialistes d’outre Atlantique…
Commentaires
J'ai bien ri en lisant le billet ,heureusement que ces dames ne sont pas représentatives de la classe féminine en son entier
De toutes manières le simple fait d'en parler c'était déjà attirer d'autres d 'autres formes de reluquages * sur elles ! !
Monsieur Béguin vous faites bien d'utiliser le terme andropause
La femme peut vivre une pré ménopause dés l'âge de trente six ans
c'est l'âge parfait pour faire endosser à d'autres ce dont on est en partie responsable soi même
Et si cette crise n'a pas été vécue en harmonie avec soi bonjours les scènes organisées entre femmes !pour mieux critiquer les hommes
Et grand paradoxe il suffit que quelque chose se passe au niveau Assemblée Nationales comme en France pour qu'aussitôt d'autres prennent le relais en Suisse
En fait ces femmes reprochant tout aux hommes ne seraient elles pas finalement en recherche de scoop et rien d'autre ? allez savoir
Très belle journée pour Vous Monsieur
Miroir, mon beau miroir ...
Les chiennes de garde ont consacré la loi millénaire de la transformation permanente. Ce qui est en haut ne peut que descendre et engager le cycle perpétuel. C'est ainsi que nous commençons à lire de ci, de là, des témoignages inquiets de femmes en quête d'hommes devenus rares.
On aura beau rechercher dans la sagesse de la voie du milieu une reconnaissance de notre nature universelle et donc androgyne, les pôles restent une donne attractive qui justifie la passion générée par la différence.
Si j'étais Isabelle Moret, je remercierais d'un clin d'oeil salace tout homme qui me ferait l'honneur de me trouver sexy.