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Jean Prod'hom, Marges

Par Alain Bagnoud

Jean Prod'hom, MargesUn billet chaque jour, quotidien depuis 2012 sur le blog de Jean Prod'hom, lesmarges.net. « observer, comprendre, aimer, tout et n'importe quoi, ce qu'on finit par regarder, d'autres couches, d'autres cercles. »

 

On comprend ainsi que l'essentiel n'est pas le sujet. D'ailleurs, Prod'hom n'a aucune imagination, aucune inspiration, aucune originalité. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est lui, dans le premier texte du recueil publié par Antipodes, qui s'appelle Marges.

 

Qu'est-ce qui existe, alors, qui peut faire l'intérêt d'une lecture ? La forme, évidemment. Et ce qu'on appelle particulièrement ciselure.

 

Ciselant, Prod'hom parle un peu de tout. Parfois, c'est le quotidien, le banal à quoi il donne une forme. Parfois, c'est des visions à la Bosch (le Café du Cygne où sont tous ceux de Chez Progel). Les textes évoquent les proches, les cimetières, le chemin des Tailles, ou François Bon qui a fait la postface et parle fort justement de « confrontation vive avec les jours », de « l'autre confrontation la plus directe et la plus aiguë des mots au plus simple de ce qu'ils nomment. »

 

C'est Claude Pahud, l'éditeur d'Antipodes, qui a fait le choix parmi des quantités de textes parus sur le blog et qui arrivaient sur son mur Facebook. On va évoquer les questions posées à chaque fois qu'on passe du numérique au solide. C'était le cas de mon Transports. Il a fallu se justifier. Pourquoi ? À quoi bon ? Qu'est-ce que ça change ?

 

Jean Prod'hom, MargesOn n'évitera pas d'en parler. Parce que ça change beaucoup. La délimitation d'abord. L'objet qui existe. La couverture qui crée les contours. L'ordonnance des textes, fixée, non plus mouvante dans le rouleau mais qui a sa place déterminée dans le monde. Et la vitesse de lecture n'est pas la même. Et puis feuilleter, c'est bien plus agréable avec tous les doigts.

 

Bref, c'est bien, Pahud a eu raison.

 

Il y a des photos, dans Marges aussi, prises par Prod'hom. Est-ce qu'elles illustrent les textes ? Je ne sais pas. Ça fait un dialogue, on dira. Ça donne un autre aspect de Prod'hom, une autre corde à son arc ou à sa lyre pincée. Le livre ainsi est joli. Et, on l'aura compris, savoureux.

 

Jean Prod'hom, Marges, collection Traces du Temps, Antipodes

 

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