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  • Fiction policière de Sébastien Meier



    MOURRIER À VEVEY          DE      SÉBASTIEN MEIER  

    PAR LE COLLECTIF FIN DE MOI


    THEATRE L'ORIENTAL

     

    Mise en scène: Benoît Blampain      Jeu:     Murielle Tenger, 

     

    Antonin Moeri,   Anne Ottiger 

     

    Danse: Bastien Hippocrate et Claire Dessimoz

     

    Un lundi matin de septembre, on retrouve à l’Oriental le corps sans vie d’un membre du comité de direction. Il s’agit visiblement d’un meurtre. Pour résoudre l’affaire, on fait appel aux talents reconnus de l’ancien commissaire de la police judiciaire de Lausanne, Jules Mourrier, reconverti en professeur de criminologie. 

    Homme bourru, massif, Jules Mourrier a des méthodes d’un autre temps. Son fort: l’intuition. Son faible: le vin blanc. Suivez le commissaire dans les antres du théâtre, peuplé de suspects danseurs, cadres de multinationales de l’agroalimentaire ou politiciens.

    Et découvrez, sur les pas de Mourrier, une création de danse contemporaine inédite signée Fin de Moi, et un exercice de lecture poussé à l’extrême.

     

    17 AU 20 SEPTEMBRE 2014  

     

    ME-JE-VE 20H | SA 19H



  • Jean-Michel Olivier, L'Ami barbare

     

    Par Alain Bagnoud

    En romançant la vie de son éditeur, Jean-Michel Olivier a écrit un de ses meilleurs livres. Il est inspiré par la personnalité et l'existence de Vladimir Dimitrijević, l'éditeur passionné et polémique. JMO trace dans L'Ami barbare le portrait d'un homme ardent, acéré, un peu voyou, dont la vie en dents de scie est pleine de rebondissements. L'énergie qui se dégage de cette existence est communicative, même si (ou parce que) l'auteur prend pas mal de libertés avec son modèle. L'Ami barbare est en même temps un thriller, un conte de fée, un roman d'aventures et une célébration du livre.

    Vladimir Dimitrijević, le créateur de L’Âge d'Homme, est donc transposé sous le nom de Roman Dragomir. Ce procédé est sans doute une manière, pour Jean-Michel Olivier de cerner en entier la légende d'un éditeur, d'englober toutes ses zones romanesques, y compris celles dont on sait peut de choses.

    Le modèle en effet était secret. Il avait coutume de disparaître sans rien dire, de ne faire aucune confidence sur certaines périodes de sa vie. JMO s'amuse à les reconstituer.

    Le dispositif narratif est le suivant : on se retrouve lors des funérailles de Roman, mort après un accident de camionnette. Les amis et les adversaires défilent devant le cercueil. On entend les pensées de certains d'entre eux, leurs souvenirs se succèdent et dressent petit à petit la biographie du mort. Lequel, à son tour, commente le cortège de ceux qui sont venus lui rendre hommage ou le défier une dernière fois.

    Le premier monologue est celui d'un frère cadet, Milan. Il explique l'enfance, lors de la première guerre mondiale, à Belgrade, la résistance du père, la mort du premier des trois frères Dragomir. Ce ne sont pas des enfants de chœur, ceux-là. Turbulents, amateurs de foot, ils font les 400 coups dans la ville, à la limite de la loi.

    Mais Roman en grandissant devine qu'il n'y a pas d'avenir pour lui dans la Yougoslavie de Tito. Il veut partir. Plusieurs tentatives échouent. Enfin, il passe la frontière

    Une femme succède au frère, et raconte l'arrivée du héros à Trieste. Le réfugié se cache dans sa librairie, famélique, fiévreux, lit toute la journée. Elle l'apprivoise, lui fait découvrir la ville et ses écrivains, Umbeto Saba, James Joyce, Italo Svevo. Une relation se crée, qui tourne en histoire d'amour. Mais traqué par la police qui veut le renvoyer dans son pays natal, Roman disparaît purement et simplement un jour.

    Pour se retrouver en Suisse où il devient joueur de foot. Plus précisément à Granges, ville horlogère. Il travaille comme garçon de café, puis cordonnier, avant de se faire engager au club local. Mais un accident a raison de sa carrière.

    L'ami qui a créé avec lui sa maison d'édition raconte la suite, leurs premiers livres, les échecs, les obstinations, la quête du manuscrit génial, les errances dans une camionnette qui devient la maison de Roman. Les disputes aussi, entre lui le gauchiste, et Roman, le réac. Puis le succès avec la publication des grands livres de la littérature slave, dont l'éditeur récupère des manuscrits que les communistes avaient cru détruire.

    Roman devient alors un homme important dans le milieu de l'édition. Mais tout va changer avec les guerres de Yougoslavie, vues dans L'Ami barbare à travers les yeux d'une femme. Roman y prend le parti de ceux que l'Occident considère comme les méchants, ne croit pas à ce que les médias racontent, y voit de la manipulation, de la désinformation, de la propagande.

    Ici, le récit devient vague. Ceux qui connaissent la trajectoire du modèle qui a inspiré Roman Dragomir en trouveront la fin un peu complaisante. On aurait aimé plus de précision et d'engagement sur l'action du héros, qu'on voit simplement retourner dans le pays natal, en prenant conscience finalement de ce qu'est cette guerre. L'éditeur y erre, passif, un peu perdu, un peu déboussolé, sans que le lecteur comprenne la direction qu'il donne pendant ce temps à sa maison d'édition, et ce à quoi il la fait servir. Puis plus tard, revenu au pays, il affirme à une critique littéraire avoir reconnu ses torts.

    Il s'agit d'un roman, dira-t-on, mais le modèle est si présent derrière la figure de fiction qu'on ne peut s'empêcher de penser que L'Ami Barbare tente de corriger de façon politiquement correcte la figure d'un éditeur, et d'absoudre quelqu'un qui, lui, a toujours assumé ses positions.

    En tout cas, sa défense obstinée des Serbes lui vaut l'anathème des milieux intellectuels. Elle se répercute sur les livres qu'il publie et qui ont désormais de la peine à se faire de la place.

    Jusqu'à un dernier épisode. Jean-Michel Olivier, auteur de L'Amour nègre, fait intervenir un mystérieux écrivain, Pierre Michel, qui écrit La Passion noire. Il a rencontré Roman dans une clinique des bords du Léman et va devenir son scribe, son confident. Tout se termine avec l'achèvement de cette Passion noire, inspirée par Roman, qui est un de ses derniers plaisirs, au point qu'il pleure de joie en le recevant.

    Transposition ? Rêves romanesques ? Portraits à clés ? Il y a un peu de tout ça dans le roman. Les intéressés repéreront beaucoup de personnages du milieu littéraire: des auteurs, des critiques, les collaborateurs de l'Age d'Homme, facilement reconnaissables.

    Le livre peut ainsi se lire comme une suite de portraits à clé. Un certain nombre de private jokes feront également le bonheur des initiés. Mais le livre ne s'adresse pas seulement au petit milieu littéraire.

    Son plus grand intérêt, c'est de faire vivre l'existence fébrile, exceptionnelle, hasardeuse, audacieuse, d'un forban littéraire un peu louche, débordant d'énergie, controversé, dont les livres ont été finalement la grande passion.



    Jean-Michel Olivier, L'Ami barbare, L'Age d'Homme/de Fallois

  • À propos de L'Ami barbare, par Jean-Louis Kuffer

    DownloadedFile.jpegD’un souffle épique et d’un humour rares, le nouveau roman de Jean-Michel Olivier évoque, dans un flamboyant mentir-vrai, la figure de Vladimir Dimitrijevic, grand éditeur serbe mort tragiquement en juin 2011.*

    La légende est une trace de mémoire, orale ou écrite, qui a toujours permis à l’homme d’exorciser la mort et de célébrer ses dieux, ses saints ou ses héros.

    VladimirDimitrjevic (1934-2011), Dimitri sous son surnom de légende vivante, ne fut ni un saint ni un héros ! Pourtant la vie du fondateur des éditions L’Âge d’Homme relève  du roman picaresque à la Cendrars que  Jean-Michel Olivier, son ami, en a tiré avec une verve sans pareille. Des ingrédients que lui a servis la vie, il a fait un plat de fiction pimenté à souhait.  Dimitri, qui ne tirait jamais le couteau nine  fréquentait les bordels à notre connaissance, se serait régalé  en se retrouvant dans la peau d’un fou de foot et de femmes qui délivre un âne aux pattes prises dans la glace, casse la figure de ceux qui le rabaissent et fustige ceux qui « freinent à la montée » en terre littéraire plombée par le calvinisme. Dans la foulée, aux foutriquets médiatiques  qui prétendent que rien ne se passe dans nos lettres depuis la disparition de Chessex,  l’auteur de L’Amour nègre prouve le contraire en célébrant tout ce qui vit et vibre, par le livre, ici autant que partout !    

    Brassant la vie à pleines pages, fourmillant de détails tragi-comiques, L’Ami barbare déploie un récit à plusieurs voix  autour d’un cercueil ouvert. En celui-ci repose Roman Dragomir, alias « le dragon », mort dans un terrible accident de la route mais parlant comme il a vécu, tour à tour chaleureux et véhément. Tendre au vu de sa fille gothique ou de ses fils de diverses mères. Vache envers telle dame patronnesse de la paroisse littéraire romande ou tel vieil ennemi juré au prénom de Bertil. Avec son soliloque alternent les dépositions de  sept témoins majeurs, qui évoqueront les grandes étapes de sa vie passionnée.

    Voici donc Milan Dragomir, frère cadet (fictif) du défunt, brossant le tableau hyper-vivant d’une enfance en Macédoine puis à Belgrade, marqué par la passion du football et des livres, mais aussi par la guerre, le père emprisonné (d’abord par les nazis, ensuite par les communistes) et l’exil que son frère continue de lui reprocher comme une trahison. Dimitri était fils unique, mais l’invention des frères Dragomir est une belle idée romanesque, autant que la figure récurrente d’un âne à valeur de symbole balkanique et biblique à la fois.

    La suite des récits alternés entremêle faits avérés et pures affabulations. Une libraire juive de Trieste, Johanna Holzmann, évoque le premier séjour de Roman à Trieste, en 1954, sous le signe d’une passion partagée. C’est un personnage rappelant d’autres romans de Jean-Michel Olivier, mais l’exilé en imper à la Simenon a bel et bien passé par le Jardin des muets. De même Dimitri fut-il, en vérité, footballeur à Granges, comme le raconte l’ouvrier d’horlogerie et gardien de but Georges Halter, surnommé Jo. Les Lausannois se rappellent le libraire yougoslave mythique de chez Payot, au début des années 60, et Christophe Morel, en lequel on identifie le fidèle Claude Frochaux, est le mieux placé pour ressusciter  ce haut-lieu de la bohème lausannoise que fut le bar à café Le Barbare aux escaliers du Marché. Quant à la fondation des éditions La Maison, dont Roman Dragomir fera le fer de lance des littérature slaves plus ou moins en dissidence, elle est narrée au galop verbal par le même Morel, compagnon de route athée et libertaire aussi fidèle à Roman qu’opposé à ses idées de croyant « réac » lançant du « vive leroi ! » sur les barricades de Mai 68… 

    Avec Roman Dragomir, l’âme slave rayonnera de Lausanne à Paris et Moscou, et c’est une dame russe voilée qui poursuit, devant le cercueil, le récit des tribulations de l‘exilé bientôt confronté à l’implosion de son pays. Révolté par la propagande occidentale diabolisant sa patrie, Roman Dragomir défendra celle-ci avant de découvrir, sur le terrain, l’horreur de la réalité. Sur quoi l’écrivain Pierre Michel, double transparent de l’auteur, décrit l’opprobre subi par son ami en butte à la curée des « justes ».

    Un magnifique épisode, évoqué par la dame russe, retrace la visite d’une inénarrable cathédrale de livres, dans une usine désaffectée, en France voisine où l’éditeur génial a stocké des milliers de livres. Mausolée symbolique, ce lieu dégage une sorte d’aura légendaire. Or ce dépôt pharaonique existe bel etbien ! Et c’est de la même aura que Jean-Michel Olivier nimbe le personnage du « dragon » Roman, que les amis de Dimitri se rappellent aussi bien.

    À un moment donné, Christophe Morel avoue n’avoir parlé que des qualités de Roman Dragomir, alors qu’il faudrait plusieurs livres, selon lui, pour détailler ses défauts. Pour autant, L’Ami barbare n’a rien d’une apologiemyope : c’est un roman de passion et d’amitié, une stèle à la mémoire d’ungrand passeur dont les derniers mots ont valeur d’envoi : « La vie seule continue dans les livres. Priez pour le pauvre Roman ! »

     Jean-Michel Olivier. L’Ami barbare. Editions de Fallois/ L’Âge d’Homme, 292p. 

    * Article paru dans L'Hebdo du 21 août 2014.

  • Une autre face de Michel Buhler

    Buhler.PNGDans le cadre de la Compagnie des Mots, Pierre Béguin et Serge Bimpage recevront

    Le 2 septembre 2014 à l’Auberge du Cheval Blanc, Place de l'Octroi, à 18h30

    Le compositeur, chanteur, interprète et écrivain Michel Buhler. Le chanteur, tout le monde connaît. Mais c'est un autre aspect de Michel Buhler - l'écrivain - que vous pourrez découvrir à la Compagnie des Mots. Un artiste authentique dans le vrai sens du mot, généreux et surprenant, comme nous le découvrirons autour de son beau livre "Jura".

    Qu'on se rassure, il nous en poussera également quelques-unes! En 2013, cet ami de Gilles Vigneault a reçu le Prix Jacques-Douai pour sa contribution à la chanson francophone. Bref, la soirée ne manquera pas de charme ni de poésie. Venez nombreux pour une nouvelle soirée de partage! 

    Mardi 2 septembre, au Box (Auberge du Cheval-Blanc), de 18h30 à 20h.
    Entrée libre, sans réservation.