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La risée de la Suisse

Par Alain Bagnoud

Champaigne_Vanite-cf959.jpgJ'ai de la chance: j'appartiens à deux cantons qui s'arrangent pour être alternativement la risée de la Suisse. Pas besoin d'aller chercher bien loin des sujets de conversation, il suffit de citer leur nom pour qu'aussitôt, vos interlocuteurs se pâment et s'épanouissent comme des citrouilles.

Il y a quelques années, c'était le Valais. Vous vous souvenez probablement de cette période, avec les promoteurs immobiliers, le Parti Unique majoritaire, le gypaète, les écologistes tabassés par des commandos... C'était une époque où je ne pouvais pas apparaître dans une réunion sans qu'on m'interpelle en rigolant: « Mais qu'est-ce que vous avez encore fait, les Valaisans? » On rappelait les événements, on ironisait, on proposait les solutions les plus habiles: créer une fédération entre le Valais et la Corse, par exemple, ou décerner des appellations AOC pour que des comportements si pittoresques ne changent pas.

Puis ça s'est déplacé. Qu'on le regrette ou non, le Valais s'est normalisé et a trouvé une manière de fonctionner moins folklorique. Vous vous rendez compte qu'une première femme y a même été élue Conseillère d'Etat? En 2009? Décidément...

Heureusement, c'est Genève qui a repris le flambeau, et désormais, la rigolade a changé de camp: « Mais qu'est-ce que vous avez encore fait, les Genevois? »

Il s'agit, je cite un peu au hasard, du stade de la Praille, de la votation annulée sur le cycle d'orientation, ou, pompom et feuilleton qui fait crouler de rire nos voisins, de la fumée dans les lieux publics, dont le dernier épisode rajoute une nouvelle touche de grotesque à une affaire qui n'en avait pas besoin.

En effet, étant donné que l'interdiction de fumer est inéluctable, que seules quelques modalités sont encore à discuter, on peut se demander ce que cherchent les opposants. Une seule chose manifestement: à enfumer pendant quelques mois encore les bistrots, à coups d'effets suspensifs, pour satisfaire leur égoïsme, leur petit confort et leur mentalité de gamins qui font la nique aux adultes.

Ce qui serait simplement grotesque si, comme on ne peut manquer de le rappeler, 50 à 60 personnes ne mourraient pas chaque année à Genève à cause de la fumée passive.

(Publié aussi dans Le blogd'Alain Bagnoud.)

 

Commentaires

  • « Mais qu'est-ce que vous avez encore fait, les Valaisans? » On rappelait les événements, on ironisait, on proposait les solutions les plus habiles: créer une fédération entre le Valais et la Corse, par exemple, ou décerner des appellations AOC pour que des comportements si pittoresques ne changent pas.
    ¨
    Si vous aviez fréquenté des gens convenables, ils vous auraient posé la même question, mais avec des nuances d'admiration envieuse ou d'envie admirative.

    " Qu'on le regrette ou non, le Valais s'est normalisé et a trouvé une manière de fonctionner moins folklorique. Vous vous rendez compte qu'une première femme y a même été élue Conseillère d'Etat? En 2009? Décidément..."

    Je me demande toujours ce qu'on peut bien gagner à devenir comme les autres... C'est-à-dire aussi c... en fin de compte.

  • « Mais qu'est-ce que vous avez encore fait, les Valaisans? »
    On voit que vous n'avez jamais fréquenté les jurassiens.
    A chaque fois que je disais que j'ai habité Porrentruy dans ma jeunesse on me répondait : "Porrentruy? Le Jura? Les terroristes, les béliers?"

  • "Ce qui serait simplement grotesque si, comme on ne peut manquer de le rappeler, 50 à 60 personnes ne mourraient pas chaque année à Genève à cause de la fumée passive."
    Ahlala... encore cette terrible "fumée passive létale" qui tue aveuglément, sans même laisser de certificat de décès propre en ordre, et avec 80 % d'augmentation depuis peu !
    Voyez ici:
    http://blondesen.blog.tdg.ch/archive/2009/02/25/et-que-je-t-en-remets-un-bonne-couche.html
    Décidément, ce bon docteur Rielle a encore de beaux jours devant lui...

    :o)

  • Sauf qu'il y a plus de valaisans à genève qu'à Sion. Genève, c'est comme à Paris. Vous débarquez à Roissy charles de gol, que des blacks et des beurs. Genève, que des valaisans et des ritals (Carlo Poncette).
    mais où sont les genevois ?

  • "Si vous aviez fréquenté des gens convenables, ils vous auraient posé la même question, mais avec des nuances d'admiration envieuse ou d'envie admirative."

    Je ne vois pas Scipion, ce qu'il y aurait d'admirable à bétonner les cimes,
    à abattre un gypaède ou à castagner un écologiste. Expliquez-moi...

  • "Je ne vois pas Scipion, ce qu'il y aurait d'admirable à bétonner les cimes,
    à abattre un gypaède ou à castagner un écologiste. Expliquez-moi..."

    Je connais beaucoup de cimes valaisannes, mais aucune de bétonnée. Vous rétorquerez peut-être qu'il s'agit d'une métaphore, mais lorsqu'on veut débatre sérieusement, on produit des faits, pas des images !

    Pour ce qui est de tirer un gypaète et, à plus forte raison de correctionner un écologiste, j'y vois une expression, certes forte mais une expression tout de même, d'exaspération à l'écart des néo-cuistres qui tentent d'imposer leur tyrannie à une population qui aspire à rester libre sur SA terre.

    Qu'un écolo, habitué à voir les médiateux s'agenouiller pour lui servir la soupe, s'en prenne plein la g... est un cas de figure qui m'enchante. Désolé :o)

  • Cher Alain, on a les dépendances qu'on peut et on n'a pas tous hâte de ne pas respecter l'autre dans son envie de ne pas être enfumé. http://anthropia.blogg.org

  • "Pour ce qui est de tirer un gypaète et, à plus forte raison de correctionner un écologiste,"
    Corriger, Scipion, pas correctionner. Et je ne connais pas les nuances des pensées de l'auteur, mais il me semble effectivement qu'on peut prendre "bétonner les cimes" pour une métaphore...

  • "Corriger, Scipion, pas correctionner.

    Si vous ne connaissez pas les nuances des pensées de l'auteur, moi, en revanche, je connais mes classiques.

    "Raoul Volfoni :
    - Non mais t'as déjà vu ça ? en pleine paix, y chante et pis crac, un bourre-pif, mais il est complètement fou ce mec ! Mais moi les dingues j'les soigne, j'm'en vais lui faire une ordonnance, et une sévère, j'vais lui montrer qui c'est Raoul. Au 4 coins d'Paris qu'on va l'retrouver éparpillé par petits bouts façon puzzle... Moi quand on m'en fait trop j'CORRECTIONNE plus, j'dynamite... j'disperse... et j'ventile..."

    Bernard Blier, dans "Les Tontons flingueurs", film de Georges Lautner, dialogues de Michel Audiard.

  • Je crains ou, plus exactement, je suis certain, le problème ce n'est pas la fumé, ce n'est même pas le fumeur, le problème c'est l'autre dans son ensemble, l'autre en tant qu'autre qui passe son temps à vouloir vivre en dehors de mes règles, de mes désirs, de mon esthètisme. Ce weekend je me faisaais cette réflexion devant le marché de Divonne, beau et odorant marché. Je le regardais dans son ensemble et puis, comme à mon habitude j'ai voulu le détailler, toujours la même erreur vouloir regarder entendre les autres et tomber sur leurs laideurs, sur leurs vulgarités, visages fermés, comportement grossier, vous vous dite : quel belle étalage et vous faite l'erreur de vous adresser au marchand qui est un voleur imbécile et grossier. Le fumeur est vraiment le prototype de l'autre, la synthèse, faisant peser sur moi son caractère fumeux. (Ceci dit je suis assez fétichiste des femmes qui fument, la cigarette donne à la femme quelque chose de profond de mystérieux).

  • Tout cela est plutôt... fumeux!

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