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La Compagnie des Mots à Carouge

Par Alain Bagnoud

compagnie_logo.gifHier au soir, tout Blogres était en sortie.Cinq fiers gaillards. Pierre Béguin, Serge Bimpage, Antonin Moeri, Pascal Rebetez et votre serviteur.
Nous sortions du Qu'importe à Carouge, un bar à vins branché, enfumé et bruyant,
avec des clients du genre cadres dynamiques qui veulent montrer que malgré tout, les affaires continuent. Nous nous dirigions vers L'Aigle d'Or (une bonne adresse)  en longeant la rue Vautier. Là où se trouve l'arcade Au bonheur des Mots. Un endroit où plusieurs d'entre nous avaient lu leurs textes.
Et là, justement, dans l'arcade, plein de gens. On nous a fait signe, nous sommes entrés. C'était la fête. Beaucoup de femmes. Quel accueil! Une ambiance explosive. Tout le monde célébrait la fin de deux séminaires d'écriture.
Lectures de poèmes, accordéon, conversations, vin. On a eu tout ça, et en plus le sujet de ce papier. Sur La Compagnie des Mots.
C'est une association dont la responsable est Denise Martin, une grande dame. Depuis 2005, elle œuvre en faveur de la promotion des écrivains romands et encourage l'expression écrite dans la vie personnelle et professionnelle. Elle a organisé de nombreuses lectures d'écrivains (66 à ce jour), des conférences littéraires, des ateliers d'écritures... L'arcade a déjà accueilli 1600 personnes.
Dans les prochaines activités, on trouve des séminaires. Ecrire une pièce de théâtre, avec le dramaturge et chroniqueur Eugène. Ecrire à Carouge, avec Isabelle Guisan . Qu'ai-je appris dans ma vie? Avec Denise Martin. D'autres encore.
Les Dimanches des Auteurs, eux, accueilleront Françoise Lieberherr Gardiol, Etienne Barilier, Nicolas Buri ou Silvia Ricci Lempen..
Donc, on y court.
Pour tout renseignement, 078 665 64 96, ou www.lacompagniedesmots.ch, ou info@lacompagniedesmots.ch.

Arcade « Au bonheur des mots », 33 rue Vautier, Carouge

Commentaires

  • Quand on vous lit, on ne se demande plus pourquoi les écrivains genevois peinent à s'exporter.

  • Et toi, Bourquin, quand on te lit, on ne se demande plus pourquoi les écrivains genevois ont peu de lecteurs

  • Effectivement où est le souffle universel, le regard penché sur le monde ? ça fait très le petit club genevois de bons écrivains genevois très contents d'eux qui se retrouvent à Carouge, fiers de se dire romands. Vous imaginez un Stefan Zweig se payer un atelier d'écriture ? il allait au contact du monde, trainaît dans des bistrots à l'écoute des autres, sensible au moindre frémissement, en quête d'émotions, à grignoter les frontières pour les dépasser. Prenez donc le large, quittez Carouge, Genève, la Suisse, bouffez le monde pour nous apporter un regard universel !!

  • Vous délirez Messieurs! Serait-ce manquer de souffle que d'aller manger à Carouge? Je serais curieux de savoir où tu manges Duda? Bon, au moins tu connais le nom d'un écrivain, c'est mieux que rien. Mais ton jugement sur la littérature romande est la phrase cliché par excellence de tous ceux qui ne la connaissent pas. Commence par t'instruire, tu parleras ensuite!

  • En plus, les Parisiens parlent aussi fréquemment de leurs bistrots de quartier, cela ne les empêche pas d'être exportés assez loin. Mais c'est que les cafés parisiens, c'est chic. Qu'est Carouge, face à Saint-Germain ?

    Cela dit, je suis solidaire des écrivains genevois qui se rendent à Carouge, pour deux raisons. D'abord, parce que Carouge a été fondée par un duc de Savoie roi de Sardaigne, et que c'est une jolie cité. Ensuite, parce que les cafés savoyards en général ont la même mauvaise réputation littéraire que ceux du canton de Genève, et c'est injuste. Car en réalité, ce n'est pas en parcourant mille lieux qu'on acquiert l'esprit universel : à cet égard, un avion, quelle illusion ! L'esprit universel s'acquiert quand on saisit l'essence de ce qu'on vit, qu'on le vive dans un espace restreint, qu'on fasse un voyage autour de sa chambre à Turin comme Xavier de Maistre, un voyage dans les rues de Chambéry, de Genève ou de Paris, comme le font les écrivains locaux du monde entier pour leurs propres cités, une excursion dans la campagne environnante, ou qu'on ne cesse de parcourir le monde, comme Michel Butor. Lequel est d'ailleurs accusé parfois de ne rien saisir en profondeur, justement parce qu'il parcourt trop de kilomètres, et ne s'arrête pas assez pour méditer sur ce qu'il voit.

    J'aurais simplement bien aimé, de la part des écrivains genevois, avoir plus d'évocations de la Carouge savoyarde ou sarde, car l'esprit d'universalité s'acquiert notamment en franchissant un seuil culturel, en rencontrant dans ce qui paraît être le même, ce qui est réellement autre, en profondeur.

  • Epatant! Un petit débat sur l'écrivain suisse, entre vision romantique et approfondissement du donné. Qui a dit que la littérature romande n'intéresse personne?

  • A mon avis, avant de débattre, il faudrait saisir la spécificité de l'écrivain suisse. Personnellement, j'ai le sentiment qu'autrefois en tout cas, l'influence des pasteurs français se faisait assez sentir. Il y avait comme un naturalisme gonflé d'émotion, non seulement chez Rousseau, mais aussi chez Horace-Bénédict de Saussure, ou même Amiel. Je crois bien que cela n'est pas tout à fait fini. Pierre Béguin par exemple continue à préférer le style de Calvin à celui de Ronsard, à ce que j'ai compris. Or, même un Français pieux préférera le style oratoire et majestueux d'un Bossuet, s'extasiant pas tant sur la nature que sur la doctrine.

  • Je résume les billets ci-dessus. Avant de parler, je devrais m'instruire (1). Avant de débattre, je devrais saisir la spécificité de l'écrivain suisse (2). Je reviendrai donc sur blog dans sept ans. Ou plus du tout. Restez entre vous. Chez vous. Ne changez rien.

  • La démocratie, on le sait, c'est donner une chance aux plus navrants. Ce débat l'illustre encore une fois. Alors, de grâce, Bourquin, Duda et consorts, continuez à alimenter les blogs de vos commentaires dédaigneux, désenchantés ou simplement jaloux! Et lisez, écrivez, voyagez dans les livres, qu'ils soient écrits ici ou ailleurs, quelle importance! Vous ne pourrez qu'en tirer profit! Et, peut-être, un jour, être capables de lire les 'écrivains romands'!

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