Les accroissements infinis
A l’école, le temps est loin des problèmes de baignoires qui se vident et de robinets qui fuient. Maintenant, on colle à l’actualité. J’en veux pour preuve ces deux énoncés de math soumis récemment à la sagacité des potaches du Collège:
1. Sachant que la police genevoise réclame 21 millions de nos francs en heures supplémentaires pour trois semaines d’Eurofoot; sachant de plus que, durant cette période, il n’y eut à Genève que trois matches dont un seul véritablement à risques, tracez l’asymptote des dérives (ées) policières puis calculez l’intégrale de ses délires revendicateurs afin de déterminer à quel prix de l’heure la police genevoise se moque de nous.
2. Sachant que des bataillons de CRS français furent invités tous frais payés plus solde dans un hôtel 4 étoiles pendant les trois semaines sus mentionnées – enchantés de leurs vacances, ils ont promis de revenir – et sachant par ailleurs que, spécialement en prévision de ce même événement, une passerelle spéciale a été construite à coût de millions (par un député libéral, merci la politique!) du Bachet au Stade de la Praille; sachant en outre que ladite passerelle spéciale, parce qu’elle ne répondait pas aux normes de sécurité en vigueur lors des événements spéciaux pour laquelle elle a été spécialement construite, s’est révélée spécialement inutile durant l’Euro – comme elle le sera à l’avenir pour tous les événements spéciaux qui seuls, pourtant, justifiaient sa réalisation –, calculez, dans le cadre de la théorie sur les endomorphismes dégénérés, le carré de l’exposant du taux d’incompétence des politiciens genevois.
Attention : Afin de rester dans des chiffres décents, ne prenez pas en considération la dernière cacophonie concernant la fumée dans les lieux publics.
Résultats? Vous allez être surpris et déçus en bien: pour une fois, on fait mieux que les Vaudois qui, pourtant, possédaient déjà le théorème de Rolle. C’est en cherchant les réponses aux deux problèmes ci-dessus, et alors qu’il se débattait dans un océan d’interrogations tout en s’agrippant fermement à la fameuse formule de Sailor, qu’un étudiant a découvert le théorème des accroissements infinis. Un théorème bien de chez nous, typiquement genevois donc, que le monde entier nous envie. Ô fierté cantonale, quand tu nous tiens!