Une «scène mutante» à découvrir sur la toile
Je souhaite présenter ici le résultat d'un travail réalisé en collaboration avec Pascal Nordmann, invité sur ce blog en novembre 2007 (relire ici).
Pour introduire cette scène électronique de théâtre, nous avons choisi de vous faire partager notre réflexion par le biais d'un entretien.
O.C. – J'ai écrit et codé cette scène à partir de ton générateur automatique de texte. Comment perçois-tu ma démarche ?
P.N. – C'est la première fois qu'un autre écrivain s'empare du générateur, c'est très stimulant. Moi j'en ai tiré l'encyclopédie mutante, toi tu en as tiré cette scène, en y imprimant ton style.
O.C. – A l'origine, on évoquait l'idée d'un générateur de théâtre qui permettrait à l'internaute d'influer sur le cours de la narration. Aujourd'hui on se rend compte que ça impliquerait un travail titanesque !
P.N. – Ta «scène mutante» représente les prémices d'un générateur de théâtre, c'est une première étape.
O.C. – Peut-on parler d'expérience ? Je sais que tu trouves ce terme réducteur...
P.N. – C'est une expérience pour toi, dans le sens où tu découvres cet outil, mais à un niveau plus global, la génération automatique de texte représente bien plus qu'une expérience.
O.C. – Où finit l'expérience et où commence la littérature ?
P.N. – Sans littérature, pas d'expérience.
O.C. – Heu… admettons. Mais si l'écriture c'est l'art de trouver le mot juste pour formuler sa pensée, ici c'est tout le contraire. Les mots sont interchangeables, le sens relève du hasard, l'auteur ne peut pas développer un point de vue.
P.N. – Travailler avec un instrument comme celui-ci, c'est déjà développer un point de vue. S'ouvrir au potentiel de la langue, c'est aussi une façon de créer, au théâtre comme ailleurs.
O.C. – Tu crois qu'on pourrait en tirer un spectacle ?
P.N. – J'ai déjà présenté des spectacles avec un ordinateur, un projecteur et des comédiens...
O.C. – Il faudrait retravailler la scène dans ce sens-là, garantir une progression dramatique pour sortir de l'exercice de style.
P.N. – Sans doute.
O.C. – Et les comédiens ? Comment faire pour qu'ils interprètent les versions successives tout en les découvrant en direct ?
P.N. – Des écrans géants, des oreillettes... les moyens ne manquent pas.
O.C. – Les perspectives non plus ! Mais tout ça c'est de la musique d'avenir, pour l'instant, laissons l'internaute juger par lui-même. Qu'en dis-tu ?
P.N. – C'est écrit pour ça !
P.N. – C'est la première fois qu'un autre écrivain s'empare du générateur, c'est très stimulant. Moi j'en ai tiré l'encyclopédie mutante, toi tu en as tiré cette scène, en y imprimant ton style.
O.C. – A l'origine, on évoquait l'idée d'un générateur de théâtre qui permettrait à l'internaute d'influer sur le cours de la narration. Aujourd'hui on se rend compte que ça impliquerait un travail titanesque !
P.N. – Ta «scène mutante» représente les prémices d'un générateur de théâtre, c'est une première étape.
O.C. – Peut-on parler d'expérience ? Je sais que tu trouves ce terme réducteur...
P.N. – C'est une expérience pour toi, dans le sens où tu découvres cet outil, mais à un niveau plus global, la génération automatique de texte représente bien plus qu'une expérience.
O.C. – Où finit l'expérience et où commence la littérature ?
P.N. – Sans littérature, pas d'expérience.
O.C. – Heu… admettons. Mais si l'écriture c'est l'art de trouver le mot juste pour formuler sa pensée, ici c'est tout le contraire. Les mots sont interchangeables, le sens relève du hasard, l'auteur ne peut pas développer un point de vue.
P.N. – Travailler avec un instrument comme celui-ci, c'est déjà développer un point de vue. S'ouvrir au potentiel de la langue, c'est aussi une façon de créer, au théâtre comme ailleurs.
O.C. – Tu crois qu'on pourrait en tirer un spectacle ?
P.N. – J'ai déjà présenté des spectacles avec un ordinateur, un projecteur et des comédiens...
O.C. – Il faudrait retravailler la scène dans ce sens-là, garantir une progression dramatique pour sortir de l'exercice de style.
P.N. – Sans doute.
O.C. – Et les comédiens ? Comment faire pour qu'ils interprètent les versions successives tout en les découvrant en direct ?
P.N. – Des écrans géants, des oreillettes... les moyens ne manquent pas.
O.C. – Les perspectives non plus ! Mais tout ça c'est de la musique d'avenir, pour l'instant, laissons l'internaute juger par lui-même. Qu'en dis-tu ?
P.N. – C'est écrit pour ça !
Commentaires
Oulipesque.
Extrait d'une scène mutante entre un Luthérien et un Impie, dans un trou noir:
LE LUTHÉRIEN — Peu s'en fallut que je ne catéchisasse!
Ca c'est du Chiacchiari!
Excellente - et troublante - initiative, ce générateur de théâtre mutagène.
Amusant comme expérience !
Mais c'est un peu réducteur : plus besoin d'inspiration , des scènes robotisées ...Espérons que les acteurs pourront y mettre un peu de vie !
Mais qui choisit les mots et les scènes à muter ? Car , bien sûr, c'est sur eux que tout repose.
Le Théâtre du Futur ?
Je dirai plutôt une loterie ... et les gains des loteries , ce sont parfois de bien tristes gains !!!
Explorations , voyages ...et comme Ulysse , retour au pays ...
Au pays des mots libres et de la pensée créatrice loin des sentiers battus ???