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Sur le silence des écrivains face à l’UDC

Un blog d'écrivains pose implicitement, pour ses auteurs, la question de la légitimité et des limites de la prise de parole publique. A ce sujet, je vous livre, avec l'assentiment de son auteure, un article de notre consoeur écrivaine Silvia Ricci Lempen paru dans Le Temps du 25 octobre dernier. Je crois qu'il ne manque pas d'intérêt.
                                                                                  Pierre Béguin

Dans un texte paru dans Le Temps du 19 octobre, où il s’interroge sur les raisons du silence presque général des écrivains suisses face à l’UDC, le dramaturge alémanique Lukas Bärfuss relève à juste titre que «l’écrivain (…) n’a aucune influence sur les opprimés, les sans-papiers, les demandeurs d’asile. Il ne les connaît pas, ils ne lisent pas ses livres et ils n’en écrivent pas non plus». Mais regardons la situation en face. A défaut de pouvoir toucher ces catégories de la population particulièrement exposées au racisme et à l’exploitation, «l’écrivain suisse» contemporain dispose-t-il au moins d’une quelconque autorité morale sur l’ensemble de la société, qui donnerait du sens à ses éventuelles prises de position publiques ? Il est permis d’en douter...
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