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  • Les Carnets de Cora (Épisode 4)

     par Cora O'Keeffe

    Épisode 4 : où il est question de ≠changerlimaginairecollectif et d’un poème…

    ≠changerlimaginairecollectif

    CR462-503x600.jpgJe lis cette semaine sur les réseaux sociaux où je viens d’ouvrir un compte Facebook, plusieurs témoignages de femmes levant le silence sur les abus de pouvoir subis au travail, à la scène ou au quotidien. Leurs paroles me saisissent dans la multitude des dépositions. Qu’elles ne restent pas lettre morte !

     J’ai écrit autrefois, dans la masse du monde, un poème qu’il me fallait préserver et qui s’accorde aujourd’hui à cette peine publique.

    Nous étions dans les années 90, lorsque je participais à un atelier d’écriture organisé par la Société des écrivains de Toronto. Je lus mon poème devant le groupe évoquant un lointain voyage en autostop dans le sud de la France. Après la lecture, j’entendis les questions. L’image du corbeau n’est-elle qu’imagination ? Était-il de mauvais goût d’évoquer l’animal au lieu de nommer et de traduire en justice ? Le maccabée ne faisait-il pas basculer le poème dans le funèbre et l’exagération ? Pire le ridicule ? Que faire quand le chaos du monde vous touche ?

    Un poème
    Je glisse ici ce poème pour le sauver de l’oubli et l’inscris dans la mémoire collective. (Puissiez-vous le lire avec vigilance !)

     

    LE VIOL DU CORBEAU


    Le croque-mort de Millau traque la proie

    Sans passion aux pieds des sept croix

    Dans le noir corbillard, verrouillée

    J'ai détalé hors champ

     

    Le macchabée en bière fut un témoin sans mémoire

    Il riva ce huis clos sans preuve

    Ci-gisent mes vertes années, ma semaison dénaturée

    fracturée entre ascension et chute

     
    Une fois le danger écarté

    Où aller vagabonder ?

    Là où le désir des hommes n’existe pas ?

     

    Chez les castrats d’Amérique ?

    Dans les ghettos gays ou les études genre ?

    Ou dans l’union sacrée ?