Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Maman quand j'serai grand...

Par Pierre Béguin

Des chiffres que je tiens d’un pharmacien qui préfère garder l’anonymat:

Avant qu’il ne devînt payant, le test Covid coûtait 47 francs, prix imposé par la Confédération. Au prix de revient, il coûte 7 francs. Ce qui laisse 40 francs de bénéfice par test. Mon pharmacien en fait entre 100 et 120 par jour, soit (prenons 100 comme base) 4000 francs de bénéfice, soit encore (la pharmacie étant ouverte 6 jours par semaine) près de 100000,- francs par mois.

Maman quand j’serai grand, j’voudrais bien être pharmacien…

Certes, depuis que le test est payant, des pharmaciens ont baissé son prix. On en trouve maintenant entre 39 francs et 20 francs. Il en est même un, paraît-il, qui le facture 11 francs, ce qui lui laisse tout de même, malgré son honnêteté méritoire, près de 10000 francs de bénéfice sur les seuls tests. Y’a pas à dire: le Covid, c’est une affaire qui marche!

Mais ce qui m’attriste et me révolte en même temps, c’est que, si l’on en croit un dernier sondage, 67 % des Suisses soutiennent le passeport sanitaire. Soyons précis: je suis vacciné, et plutôt deux fois qu’une; une décision que je n’ai pas prise en connaissance de cause (personne ne peut le prétendre) mais que j’assume, et que j’assumerai même en cas d’effets indésirables (je n’aurai, le cas échéant, pas d’autres choix, les big pharmas s’étant courageusement exemptés de toute responsabilité). Mais de là à soutenir l’obligation du vaccin, et sachant que ce dernier n’empêche nullement la contamination, il y a un pas qu’il me semble tout simplement scandaleux de franchir. Que plus de deux tiers de mes concitoyens se soient transformés en autant de petits Néron de l’Altruisme, prêts à enclencher cette abjecte machine à criminaliser qui fait du totalitarisme un devoir d’ingérence, me semble effrayant. Comment peut-on décemment obliger quelqu'un à commettre un acte dont il devra seul assumer la responsabilité?

Que sommes-nous devenus? Des millions de robots décérébralisés accueillant avec ravissement une dose supplémentaire de servitude?

Maman quand j’serai grand, j’voudrais bien être pharisien…

A la fin de sa vie, Georges Bernanos se souvenait qu’au temps de sa jeunesse «la formalité du passeport semblait abolie à jamais». Ensuite, doucement mais sûrement, puis de plus en plus rapidement, l’étau s’est resserré et, dès 1945, il a assisté, écrit-il, à l’émergence d’«une humanité docile, de plus en plus docile à mesure que l’organisation économique, les concurrences et les guerres exigent une réglementation plus minutieuse...» Avant de s’écrier, épouvanté: «Ce que vos ancêtres appelaient des libertés, vous l’appelez déjà des désordres».

Maman quand j’serai grand, j’voudrais bien être écrivain...

 

 

Commentaires

  • "les big pharmas s’étant courageusement exemptés de toute responsabilité" Ce n'est pas comme cela que ça s'est passé. Les big pharmas ont accepté de sortir rapidement le vaccin ARN messager à condition que l'Etat, qui les priait de le faire, assume la responsabilité des éventuelles défaillances de cette sortie rapide.
    Cela étant dit, votre position et celle de vos confrères ne cesse de m'étonner. Chacun est libre de se faire vacciner ou non. Et d'en tirer les conséquences logiques. Si je me fais pas vacciner, je fais courir davantage de risques à mes concitoyens - contrairement à ce que vous affirmez - et donc j'accepte de ne pas pouvoir participer aussi librement aux activités auxquelles les vaccinés ont droit. Il n'y a absolument rien de choquant à cela. Se faire vacciner est un acte parfaitement banal pour un citoyen européen normalement constitué mentalement. Il y a autre chose derrière le refus du vaccin anti-Covid et tout le monde commence à le comprendre. Alors exprimez-vous sur le vrai sujet...

  • Voyons la chaîne de raisonnement depuis la question de base : dois-je accepter un vaccin dont je ne connais pas grand chose, mais qui pourrait me protéger à plus de 66.6% contre les séquelles de la pandémie (voire la mort), ou vais-je renoncer au vaccin et prendre sur moi un risque supérieur à 66.6% de subir les séquelles de la pandémie (dont la mort). 66.6% est un seuil raisonnable de prise de décision pour les gens qui acceptent de prendre des risques (du moins économiques). Le reste appartient à la littérature.

  • Oui, Rabbit (et Compagnie), c'est d'ailleurs le raisonnement que j'ai tenu il y a six mois déjà. A part ça, ce n'est pas le sujet de ce billet, mais ce n'est pas grave...

  • Navré de traverser une période aussi dangereuse hors des clous, mais de quels bons ou mauvais 66.6% de la population, les gens qui achètent des tests Covid en pharmacie sont-ils complices ? Et dans l'hypothèse où il vont cesser de se tester puisqu'il faut désormais payer, cela va-t-il les faire changer de camp ? Depuis que je suis petit, je déteste les sociologues.

  • "Si je me fais pas vacciner, je fais courir davantage de risques à mes concitoyens ", écrit Géo. Pour culpabiliser et pousser à la vaccination. Car enfin, les organes les plus officiels reconnaissent que le vaccin n'empêche pas la transmission. On peut donc même inverser l'affirmation de Géo: dans une salle de spectacle ou un stade de sport, les non vaccinés, mais récemment testés pour obtenir le "pass" d'accès, font courir moins de risque aux vaccinés que ces derniers ne lui en font courir, car leur test négatif garantit qu'à ce moment-là, ils ne sont pas porteurs du virus et ne peuvent pas le transmettre - pour les vaccinés, au même moment, personne n'en sait rien!

  • "mais récemment testés pour obtenir le "pass" " Tout est dans le "récemment".
    Cela dit, les vaccinés peuvent transmettre la maladie, mais dans une proportion très inférieure aux non-vaccinés.

  • Non, Géo, "récemment" n'a pas le sens que vous voulez lui donner avec une certaine mauvaise foi. Un test est valable ou n'est pas. Donc la différence se fait entre des personnes testées négatives et qui, en conséquence, ne transmettent pas le virus, et des personnes vaccinées susceptibles de transmettre le virus dans une "proportion inférieure", comme vous dites. Conclusion: les vaccinés, dans un espace public où le pass est exigé, font tout de même courir plus de risques que les non vaccinés testés négatifs.

  • Mais pendant un court laps de temps, après quoi tout le monde va se contaminer avec des conséquences diverses.

  • Pourquoi "après un court laps de temps"? Combien de temps? Quelles conséquences diverses? Expliquez-vous!

  • "Un test est valable ou n'est pas" Il est valable trois jours. Pensez-vous qu'il est impossible de se faire infecter durant ce délai ?

  • Oui, mais on est contagieux après un certain temps, vous le savez très bien. C'est d'ailleurs pour cette raison que le test est valable trois jours.

  • La vraie raison de ce délai de trois jours, la voici:
    三日不读书一,语言无味
    (passez trois jours sans étudier et vos paroles n'auront plus de saveur)

Les commentaires sont fermés.