Martin Amis, La Zone d'intérêt
Par Alain Bagnoud
Il m'est arrivé ces derniers jours quelque chose qui se passait souvent quand j'avais dix-sept, vingt-trois, vingt-cinq ans. Vous savez, quand vous êtes plongé dans un livre, que chaque obligation de le quitter est un arrachement, quand on bâcle tout pour retourner le plus vite possible se livrer au vice coupable.
Le roman s'appelle « La Zone d'intérêt », et il est de Martin Amis. Prix du meilleur livre étranger en 2015. Un « marivaudage aux allures de Monty Python en plein système concentrationnaire », dit le quatrième de couverture.
D'où polémique: triomphe anglo-saxon; mais en France, Gallimard refuse le livre, et certains hurlent au scandale. (Voir sur le net.) J'ai une (courte) explication à ces tumultes: l'humour d'Amis est très particulier.
Comme on l'aura compris, le roman se passe dans un camp de concentration: le Kat Zet I en Pologne, dans les années 1942, 1943, avec un final après la guerre.
Le reste ? Dans le livre.
Martin Amis, La Zone d'intérêt, Le livre de poche
Commentaires
Martin Amis? J'imagine qu'il s'agit du fils de Kingsley Amis. Dans ce cas, les Amis, c'est comme les Jardin: préférez le père au fils! J'avais lu dans ma jeunesse "Take a girl like you" et surtout "Lucky Jim", à l'humour dévastateur. J'en conserve le souvenir d'un excellent moment. Sans provocation gratuite...