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ALTITUDE

par antonin moeri

 

Ce que j’aime par-dessus tout quand on se retrouve sur les sommets helvétiques auxquels on accède à pied (après une longue marche épuisante sur des chemins escarpés le long d’abîmes fascinants) ou en train à crémaillère rempli de gosses à casquette hurlant leur joie d’être si près du ciel ou geekant silencieusement, c’est le mélange des races et des cultures, des langues et des préférences, des orientations et des religions. À une ravissante fillette aux cheveux courts et découpant l’espace sonore avec un plaisir manifeste et qui ne connaît pas la langue française, je demande hardiment «what is your language?»... Elle répond «polnisch». Une émotion intense traverse ma poitrine. À une femme en niqab, i-phone à la main, je n’ose adresser la parole à cause de l’homme assis un peu plus loin et qui semble contrôler la situation. Et le plus épatant, c’est cette femme (je sais qu’elle parle suisse-allemand car les gens assis à la table où elle devrait se trouver parlent un Berndütsch qui me rappelle mes origines) oui, c’est cette femme assez large de hanches qui, ayant pris l’initiative de s’allonger sur les dalles de la terrasse du bistrot et de poser sa tête sur son rucksack, dort profondément en produisant ce léger ronflement si agréable à entendre quand on est de bonne humeur et si insupportable quand notre propre endormissement est difficile.

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