Heike Fiedler, Mondes d'enfa( )ce, minizoé
Par Alain Bagnoud
Mondes d'enfa( )ce.
Mondes d'enfance. Heike Fiedler évoque ses souvenirs d'enfance. La forme de son récit est intéressante, brute: des faits, des évocations, pas de sentiments ni de noms propres, tout ça mis encore à distance par la troisième personne. « Elle habitait un immeuble à quatre étages en briques rouges. » Une famille modeste en Allemagne dans les années 60 et 70. Des grands-parents qui ont des souvenirs dont on ne parle pas. Des photos qu'on redécouvre, avec un brassard à croix gamée cousu sur une manche.
Monde d'en face. Heike Fiedler s'est installée à Genève dans les années 80. C'est de là qu'elle parle, de ce nouveau contexte, qui lui fait voir les deux univers dans lesquels elle a vécus, qui les lui fait dire pour ses filles dans ce texte. Les mondes d'en face, c'est ça, mais aussi et surtout les langues. L'allemand, le français, ce jeu de confrontation et de glissement entre deux (dans les livres parus d'Heike Fiedler, il y a par exemple zeitlautraum - tempsonlieu: poésies éphémères, Langues de meehr.)
Heike Fiedler est également active dans la poésie sonore, la performance, l'écriture. Elle se produit seule ou avec de la musique liée à la scène de l'improvisation et de l'électroacoustique. Il y a dans Monde d'enfa()ce toute l'énergie et la force qu'elle met aussi dans ses apparitions scéniques.
Heike Fiedler, Mondes d'enfa( )ce, minizoé, postface de Julien Burri