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  • Raymond Farquet, Genève en fauteuil

    Par Alain Bagnoud

     

    Raymond Farquet, Genève en fauteuilUn nouveau regard sur une ville ! Genève en fauteuil donne à Raymond Farquet l'occasion de changer complètement sa thématique et sa vision.

     

    Obsédé, comme plusieurs auteurs d'origine valaisanne, par son lieu de naissance (et votre serviteur bat aussi sa coulpe), Farquet a arpenté le Valais pendant des dizaines d'années pour le comprendre et en a tiré des livres qui tous, plus ou moins, interrogent et décrivent le canton aux treize étoiles qui s'offrait et se refusait à lui. Il a fallu les circonstances de la vie pour que d'autres sujets s'imposent à lui. Ces circonstances, ce sont le vieillissement et la perte d'autonomie.

     

    Ne pouvant plus se déplacer sur ses deux jambes, Farquet, à 85 ans, se retrouve en fauteuil roulant. Il y a de quoi voir le monde changer. Tout devient différent à cette hauteur.

     

    Féru d'indépendance, Farquet se prouve sa mobilité en prenant pour but le cimetière des rois, le passage Malbuisson, les rues basses ou une frontière du canton. Il rencontre des gens, avec qui la position fragile qu'il occupe lui permet un contact direct. Farquet est sensible aux faibles, aux étrangers, aux pauvres, aux délaissés, qu'il décrit comme des égaux, des frères.

     

    Un requérant d'asile africain tutsi lui parle de la guerre et la revit en petit avec un requérant hutu. Maurice le mendiant honnête lui répète les deux seules phrases qu'il connaît. Une joggeuse raconte ses aventures au vieil homme qui s'interroge sur ce qu'il croise en chemin, les bancs publics, l'UBS, le marché...Raymond Farquet, Genève en fauteuil

     

    Tout peut redevenir une surprise. L'accessibilité. L'autonomie. Le matériel... Ces redécouvertes sont jouissives - en tout cas relatées de façon jouissive, grâce à la vivacité de la langue de Farquet, à son sens de l'image, à sa pratique du raccourci. Nulle plainte dans ce livre, mais un étonnement fertile.

     

    Et de l'affection. Ce recueil plein de vie et de tendresse est aussi une déclaration d'amour pudique et touchante à la femme de l'écrivain. Vanna. L'indispensable Vanna qui hante ces pages comme une figure rayonnante, protectrice, aimante.

     

    Raymond Farquet, Genève en fauteuil, éditions d'autre part.

     

  • Viceversa 9, Un bestiaire suisse

     

    Par Alain Bagnoud

     

    Viceversa littérature a eu la bonne idée thématique de consacrer son numéro 9 aux bêtes. Un bestiaire suisse commence donc avec Jean-Marc Lovay, lié aux poules, aux chèvres, aux moutons, aux hiboux, aux vers de terre, aux bourdons... Quelques documents ou textes sur Lovay évoquent ces rapports. Une lettre inédite que l'écrivain avait adressée sur le sujet à Jérôme Meizoz, en 1991, complète le petit dossier.

     

     

    Du côté des romands, on peut signaler la publication dans ce numéro d'inédits d'Eugène (l'histoire du célèbre rhinocéros Ganda, offert par le sultan indien Muzaffar, installé à Lisbonne dans la ménagerie exotique du roi Manuel Ier, et que Durer dessinera sans l'avoir jamais vu) et de Blaise Hofmann (une lettre que le dernier tigre de Tasmanie vivant adresse du Zoo de Hobart à l'homo sapiens, en 1936).

     

    La vocation de Viceversa étant de paraître chaque année simultanément en français, en allemand et en italien, on trouvera aussi dans le numéro des auteurs helvètes de toutes expressions (Eleonore Frey. Anna Felder, Leo Tur, Tommaso Soldini)...

     

    Enfin, quatre libraires (Françoise Berclaz-Zermatten pour la partie française de la Suisse) évoquent également leurs coups de coeur de l'année 2014.

     

    Un numéro intéressant et varié. Pas seulement réservé aux amateurs de bêtes curieuses.

     



     

    Viceversa 9, Revue suisse d'échanges littéraires, Un bestiaire suisse, Service de Presse Suisse, Editions d'en bas