L’assassinat de Rudolf Schumacher
Par Pascal Rebetez
Bastien Fournier n'y va pas par le dos de la cuiller. Son roman a un modèle, qui plus est très connu. L'homme au catogan, désormais conseiller d'état valaisan, devrait se reconnaître un peu dans cet ébouriffant portrait qui commence comme une mascarade carnavalesque, avec tout ce qui fait un homme politique, quand c'est uniquement la vengeance, l'envie et l'ambition qui le tenaille. Portrait d'un médiocre égocentrique donc, mais ce n'est pas grave : il se fait trucider dès le début du roman.
Ce qui nous amène à un second type d'ouvrage : un polar aoc, bien goûteux et diablement efficace, avec du sang, du sexe et du fendant.
Il faut le dire, la littérature ici travaille sur l'indignation, le roman de Bastien Fournier trimballe son lot de dénonciations et de points de vue citoyens.
Le livre s'installe dans l'espace public, questionnannt la montée de l'extrême-droite tout autant que les petites lâchetés qui fait son lit.
C'est roboratif, drôle et engageant.
Bastien Fournier, L'assassinat de Rudolf Schumacher, L'Aire 2014, 160 pages