Droit de réponse
Monsieur Philippe Renaud, professeur et écrivain, réagit à un article paru sur Blogres le 3.10.2013, et intitulé: Aimons les écrivains vivants! (AB)
Philippe Renaud La Chaux-de-Fonds, le 3 octobre 2013
19 rue du Manège
2300 La Chaux-de-Fond
Tél. 032/968 09 75
A Monsieur le responsable de Blogres
Tribune de Genève
Rue des Rois 11
1204 Genève
Cher Monsieur,
J’ai rarement lu un texte aussi empreint d’ignorance et de vulgaire agressivité que celui que Blogres vient de publier sous le titre Aimons les écrivains vivants ! Je suis l’un des « cuistres » qui ont préfacé et « noyé sous les notes » les romans de Ramuz dans deux volumes de la Pléiade. Qui ont consacré à ce travail malaisé un temps énorme et de manière quasi bénévole, sous la direction d’une des personnes qui ont le plus et le mieux œuvré à faire connaître des écrivains suisses en majorité bien vivants en Europe et aux USA en particulier, Madame Doris Jacubek.
Si l’auteur anonyme de ces amabilités avait simplement feuilleté les volumes de la Pléiade, il aurait vu que les cuistres, pour n’en citer que quelques-uns, se nomment Daniel Maggetti, Alain Rochat, Jérôme Meizoz, à qui devait s’adjoindre un cuistre qui s’est suicidé, à savoir Adrien Pasquali. Il aurait constaté que, loin de « noyer » les textes ramuziens, les notes, indispensables à la compréhension de certains termes, coutumes, etc. ici même en 2005, en France et dans les très nombreux pays étrangers qui lisent les ouvrages publiés par la Pléiade, sont reléguées en petits caractères à la fin des volumes dont elles n’occupent qu’entre un sixième et un septième.
Il saurait aussi que l’œuvre de Ramuz, loin de connaître une « déroute parisienne », a été considérée en France comme l’une des plus importantes de son temps et traduite dans plusieurs langues.
Je signale aussi à l’auteur de cette lettre qu’aucun des lecteurs avertis de Kafka ne met en doute son humour, et qu’il figure en bonne place avec un long commentaire dans l’Anthologie de l’humour noir du cuistre André Breton. Idem, que Nicolas Bouvier a joui de son vivant d’une réputation confinant parfois à l’idolâtrie, car il avait, en France surtout, beaucoup de fans. Quant aux propos de cette dame ou de ce monsieur sur les « quelques exemplaires » vendus d’Ulysse du vivant de son auteur, et sur ses publications précédentes, mieux vaut s’abstenir de tout commentaire.
En espérant que vous aurez l’obligeance de publier ma cuistre mise au point, je vous prie de croire, cher Monsieur, à mes sentiments les meilleurs. Je profite de cette occasion pour vous dire que je suis un lecteur assidu et heureux de Blogres. D’où mon étonnement.
Philippe Renaud
Commentaires
Les auteurs qui publient des notes et des préfaces sur les grands textes d'autrefois sont aussi des écrivains vivants...