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Candide et le CEVA

 

Par Pierre Béguin

 

CEVA1.PNGC’est comme ça à Genève: on s’attend au pire, on est encore surpris. Avec le début des travaux du CEVA, on réalise qu’en matière de trous, on n’avait encore rien vu.

Moi, j’ai particulièrement apprécié cette feuille d’information, signée conjointement par le canton de Genève et les CFF, et distribuée aux automobilistes à leur sortie forcée de l’autoroute de contournement. On nous y explique brièvement les raisons des perturbations engendrées par les travaux du CEVA au Bachet, perturbations qui vont durer près d’une année, avant de nous réconforter par la présentation des incroyables avantages que nous procurera ce nouveau RER «performant, confortable et rapide» qui nous permettra, fin 2017, d’atteindre Annemasse en 13 minutes depuis la nouvelle gare.

En voilà une nouvelle qu’elle est bonne! Parce que vous vous rendez souvent à Annemasse, vous? Pas moi, sauf en de rares occasions dans la zone industrielle où, justement, le RER ne se rend pas. Annemasse, où personne ne va, en 13 minutes donc, mais Rive, où tout le monde va, toujours à 30 minutes en tram. Ça c’est de la bonne politique! Et pourquoi pas dans la foulée éventrer toute la Côte pour y installer un RER permettant aux genevois d’atteindre Goumoins-le-Jus en 20 minutes?

Heureux qui comme les genevois auront un beau CEVA! Ou ironie extrême dans la définition du bonheur? Je pense à Cunégonde, grosse et laide désormais après avoir été réduite en esclavage, violée, éventrée et laissée pour morte, mais devenue, par voie de conséquence, une excellente pâtissière. Résultat bien dérisoire en regard des malheurs traversés. Amère leçon. Sûr que Voltaire se serait délecté de la sottise du CEVA et qu’il n’aurait pas manqué de tourner en dérision la plus énorme des Genferei.

En attendant, comme Candide dans sa métairie, on se consolera en songeant qu’après tous ces trous, ces éventrements, ces perturbations, ce vacarme, ces énervements et ce gouffre à milliards qui monopolise toutes les dépenses de l’Etat, on pourra enfin, à l’aube 2018, se rendre à Annemasse en 13 minutes...

Non, vraiment! On se réjouit...

 

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