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Transports

Par Alain Bagnoud

 

Vivre dans le présent, loin des regrets et des projections. Regarder les arbres trempés, les haies ruisselantes, la route qui miroite, les lumières pâles des réverbères, la baraque en bois, plus loin dans une propriété, qui abrite des outils de jardinage.

Les villas du faubourg sont closes, fenêtres noires. Les grilles des portails hautes et pointues. De petites affiches au logo militaire annoncent que tout est surveillé. Les chiens aboient quelquefois dans les jardins.

Je m’abrite dans l'arrêt de bus, rectangles de plexiglas entre des montants en aluminium, près de la colonne des distributeurs de tickets éclairée. Un feu tourne au vert mais il n'y a pas de voitures sur la route.

A cette heure, aucun passant non plus, pas un chat. Si, quand même, furtif, roux comme un renard, queue basse, mouillé comme tout ici.

Plus loin, plus tard. Les lumières blanches, vertes et bleues dans les rues commerçantes où un Asiatique, l'air transi, s'abrite sous le porche d'une banque.

 

(Un texte extrait de Transports, volume à paraître en septembre)

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