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Quatre personnages en quête de gloire

PAR SERGE BIMPAGE

Voici quelque temps que Jacques-Etienne Bovard nous a habitués à son regard socio-ethno sur le microcosme helvétique. Son recueil de nouvelles, Nains de Jardin, fut un modèle du genre. A vrai dire, on ne s’habitue pas à la littérature de l’auteur lausannois, tant il nous réserve de surprises et d’audace en son regard affuté.
La Cour des grands porte bien son nom. En en la dénonçant la prétention, Jacques-Etienne Bovard y entre de plain-pied. De quoi s’agit-il ? D’un voyage littéraire auquel participent quatre misérables auteurs suisses romands. Le narrateur, Xavier, judoka à ses heures, doté d’une inclination littéraire plutôt sportive. Charlène, belle autrice voyageuse, dont l’écriture se cherche autant qu’elle-même. Et Borloz, motard pornographe rédigeant ses romans à la pelle. Tous auteurs de piètres romans de gare mais heureux de leur vie et dépourvus d’arrière-pensées.
On allait presque oublier la star du voyage : Pierre Montavon, l’Ecrivain, le détestable et admirable vieux maître (devinez qui dans la réalité) autant faisant la pluie et le beau temps de l’édition romande que connu en France. Lequel, en ce périple allant de Strasbourg à Paris à l’invitation d’une association culturelle française, ne cachera pas un seul instant son profond dégoût d’être entouré de si minable équipage.
De trajets en autobus en stations à l’hôtel en passant par les réceptions et une émission de télévision, chaque participant à cette inopinée promiscuité en sera pour ses frais, cherchant pathétiquement à tirer son épingle du jeu. Propulsés dans le rôle de personnages de romans, les auteurs se voient précipités dans une rude confrontation avec leurs œuvres ainsi qu’avec eux eux-mêmes. La vraie vie est autrement bouleversante que tout ce qu’on peut en dire.
Il est bien rare qu’un auteur, en particulier suisse, fasse autant rire. Qui plus est, l’humour de Jacques-Etienne Bovard est profond. Entre Albert Cohen et David Lodge, bien au-delà de la simple (et impitoyable) analyse sociologique, il conduit à une métaphysique emplie de poésie. « Et toi, est-ce que tu les reconnaissais ces petits livres aux couvertures lustrées, énergiques, lisses comme des miroirs, où rien pourtant ne se reflétait ? Est-ce que tu te reconnaissais toi-même dans ces titres simples, ces histoires stratifiées, ces personnages toujours les mêmes sous leurs oripeaux de marionnettes ? »
En un scénario bien ficelé aux rebondissements savoureux, Jacques-Etienne Bovard articule ses marionnettes avec la jubilation et l’amour pour elles des grands auteurs. Très contemporaine, la langue est remarquablement maîtrisée. Et l’éternelle interrogation littéraire, qu’est-ce qu’écrire, qu’est-ce que bien écrire, discrètement présente au travers de ces désopilantes tribulations.  

La Cour des grands, par Jacques Etienne Bovard. Bernard Campiche éditeur. 307 pages.


Genève en sept balades

Aussi bien les Genevois que les touristes découvriront avec bonheur Genève en sept balades. On doit cet opuscule au talent de Reynald Aubert, qui s’est associé pour le texte à Titan Lacroix, connue comme designer. Dessinés, les itinéraires proposés révèlent la beauté des lieux. Notices historiques, recettes de cuisine et calembours achèvent de faire de ce guide de Genève une référence insolite et incontournable.

S.B.

Genève en sept balades, par Reynald Aubert et Titan Lacroix.


L’école vue par l’enseignant

On aime les Editions de l’Hèbe, au travers de ses plus de cent parutions, pour ses effort de mise en page simple et belle. La plume de Leyla Tatzber, autrice genevoise, y fait écho. Peut mieux faire est le roman des vicissitudes d’un enseignant en proie aux absurdités du système et à la douleur des inégalités scolaires. Le titre porte bien son nom. Sociologiquement captivant, littérairement décevant.

S.B.

Peut mieux faire, par Leyla Tazber, Editions de l’Hèbe. 159 pages.


Le Christ s’est arrêté à la Bible

C’est le livre d’un humaniste, médecin, chrétien. Qui s’interroge sans complaisance et avec courage sur sa spiritualité vivante. Constate que cette dernière, inscrite dans le cerveau, peut trouver un équilibre travaillé entre science et foi. Et déplore les ajouts pervers des siècles successifs aux préceptes simples et justes du Christ, auprès desquels il faut revenir toutes affaires cessantes.

S.B.

Le Voyage existentiel, par André Charmay. Editions Slatkine, 88 pages.

 

 

 

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