Grâce à Sainte Rita
par Pascal Rebetez
Il y a six ans déjà, je cédais à une fatigue conjugale pour écrire ceci :
Terminus
Ton corps reprend ses draps
dès ce soir je retombe dans mes plis
nous ne nous aimerons plus
ni d'attente ni de cœur ni des bras
les chants passent à Radio Nostalgie.
Je n'ai pas fini la carte du tendre
il manque des pièces à notre joie
tant pis; rien ne vaut de se pendre
la vie ressemble au jeu de l'oie.
Rebours à la case départ
désormais se languir de rien
sinon du temps, de l'art pour l'art
un cadre en bois sans ton Titien.
Il eut fallu que je t'adore
vigie muette de ta proue
je n'ai su qu'aimer à babord
miracle d'un an peu ou prou.
Tu vas voguer sur tes galères
j'irai à mes Vénus d'écume
ferons-nous le tour de mos mers
avant que d'attraper un rhume?
Nos yeux vont couler cette nuit
c'est normal qu'ils fassent naufrage
je n'ai pas la dureté du buis
ni sa souplesse à rendre hommage.
Il faudra dire aux camarades
que notre "17" a fait long feu
nous éviterons les barricades,
pas le jaune plaisir des envieux.
Adieu ma dame des suppliques
me restent la queue et des cierges
restent ton feu et tes répliques
et Sainte Rita… ma bonne vierge!
Aujourd’hui, je lui rends grâce. Merci Rita, patronne des causes désespérées et des parcours tortueux, tu m’as conduit là où je ne pouvais espérer me rendre.