Avant que les feuilles tombent…
Par Pascal Rebetez
Deux signes ce matin qui parlent de la rentrée davantage qu’un calendrier ou que les cours hurlantes des écoles : la rosée sur la selle de mon vélo, signe indubitable que, malgré l’étoilé de la nuit, de l’eau vaporise l’aube avant que feuilles tombent et neige s’épande.
L’autre, très genevois, ou mieux « plainpalaisien », c’est le village du cirque sur la plaine qui a surgi, tel un bolet annuel.
D’un côté, la nature, imperturbable, cyclique, dans l’arrogance du « malgré nous » et de l’autre, les us et coutumes, le spectacle, la fête, le cirque, la sciure et son goût de sapin… qui est aussi le rappel de notre nature humaine, si mortelle et, par là même, si précieuse…
Bientôt les vendanges, la Saint-Martin : l’automne est la plus belle des saisons, comme le rappelle avec force et pertinence Eric Reinhardt, dans son roman Cendrillon paru à la pellée littéraire dernière, qui est aussi l’histoire d’un jeune trader, dont le cours de la vie, comme les bourses, tombe dans le puits sans fond de la voracité.
Il faudrait toujours lire les romans une année après leur parution. Si l’automne est toujours là, c’est qu’ils sont bons. Sinon, au-delà de la frénésie de la nouveauté, les feuilles nous tombent…