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Rechercher : kappeler

  • Une Kappeler-pression et ça repart

    Karim Karkeni nous parle des livres de Vincent Kappeler. (A.B.)

    Par Karim Karkeni

    Par où t’es rentré, j’t’ai pas vu sortir ?

    C’est un peu comme ça qu’on pourrait résumer les trois livres que Vincent Kappeler a commis à l’Age d’Homme. Si une phrase du bonhomme vous prend par la main, la suivante aura plutôt tendance à vous arracher les ongles ; un paragraphe plus loin, il les fera rôtir avec un peu de curcuma. Pourquoi du curcuma ? parce que ça rime avec lama, non ?

    Ce qui est certain, c’est que ce drôle d’oiseau a, quand il s’arrache les plumes pour les tremper dans de l’encre rouge afin de nous écrire des histoires cinglantes, une imagination « débridante ». Si le mot n’existe pas, c’est tant mieux, cela dit au plus juste la singularité désopilante et troublante de cette voix.

    Il s’est signalé à l’attention de quelques curieux pour la première fois en 2015, « Loin à vol d’oiseau » s’intitulait son premier Machin. On peut s’en faire une idée en aventurant une oreille par ici :

    https://www.radiovostok.ch/blog/podcast/litterature-podcast/loin-a-vol-doiseau/

    Il a récidivé deux ans plus tard, pour un nouvel attentat à la pudeur classificatrice qui répondait au doux nom de « D’abord les jambes sont lourdes ». Jean-Michel Olivier l’avait mentionné par ici :

    http://blogres.blogspirit.com/apps/search/?s=kappeler

    Il a choisi cette année le jour de la St-Valentin pour lancer (il adore le frisbee) ses nouveaux délires (ce type doit fumer de la roquette) au nez (faut pas se moquer) et à la barbichette (je te tiens tu me tiens) d’une meute d’enragés présents à Vevey. « Love Stories » que ça s’appelle, et à l’intérieur, on se les pèle entre la Sibérie et une Chérie éprise de son lit plus que de son mari.

    Comme ça caille, on y brûle vite le bon sens et le rideau du salon, pis on se taille. Advienne qui roulera, semble alors incarner Armand Schneider, s’éloignant de sa Mathilde et d’un feu de rabat-joie.

    Si tout cela vous semble bien confus, allez vous y promener, ce n’en sera que pire dans cet univers ayant l’idée salutaire d’être un antidote à la charrue du développement personnel et à ses bœufs new-age.

    Que vous aimiez la Kappeler pression, la Kappeler artisanale, la Kappeler blonde ou ambrée, ou alors même si vous n’avez jamais vu mousser une Kappeler, n’hésitez pas, dégustez « Love stories », vous en ressortirez avec des petits cœurs barbouillés tatoués sur votre carnet de vaccination.

  • Un univers singulier (Vincent Kappeler)

    Unknown-1.jpeg

    par Jean-Michel Olivier

    Si vous aimez les livres singuliers, qui ne ressemblent à aucun autre, ne passez pas à côté du dernier livre de Vincent Kappeler, Les jambes d'abord sont lourdes*. 

    Le titre, d'abord, est une merveille, qui reste suspendu au-dessus de la tête du lecteur tout au long du récit, une énigme qui se verra résolue (ou non) dans les dernières lignes du livre.

    Les personnages. ensuite, improbables comme la vie elle-même, qui voyagent d'un pays à l'autre (la Chine, Paris, la Suisse) sous des masques divers (Amandine Lenoir est une espionne dépressive et Claude Ramirès est chargé de récupérer des arriérés d'impôts pour la ville de Lausanne), absurdes ou seulement de circonstance. Il va sans dire que ces personnages à première vue loufoques vont se croiser et croiser leur destin dans le livre.

    Unknown-2.jpegL'esprit de fantaisie — si rare dans nos contrées sérieuses — souffle sans relâche sur ces pages pleines de péripéties et de surprises (qui permettent à l'auteur, en passant, de se venger d'une scolarité sans doute un peu difficile). Kappeler a inventé un univers. Libre au lecteur d'y pénétrer. Mais cet univers est riche et singulier : il ne ressemble vraiment à aucun autre. Et le lecteur y évolue avec un plaisir renouvelé à chaque page.

    * Vincent Kappeler, D'abord les jambes sont lourdes, éditions l'Âge d'Homme, 2017.