Laure Antoinette Malivert: le retour d'une auteure oubliée (10/12/2010)

laure1_couleur.jpgRedécouverte d’une œuvre! La revue littéraire Coaltar consacre son dernier numéro à une écrivaine oubliée. Et qui n’est pas sans rapport avec Genève, puisqu’elle a vécu plus de dix ans dans une villa de Conches, où elle est morte en 1919.

Petite biographie: Laure Antoinette Duparc est née à Lyon en 1853 dans une famille de drapiers. Très vite, elle s’intéresse à la littérature et tranche sur son milieu bourgeois. Sa famille, pour la calmer, lui fait épouser Charles Malivert, banquier plus âgé qu’elle et qui travaille avec la Suisse.

La jeune femme découvre ainsi ce pays. Elle fait de fréquents séjours sur la Riviera, dans les bains de Champel, Loèche ou Évian, par plaisir ou pour soigner ses nerfs.

C’est à Montreux, à 21 ans, qu’elle fait la connaissance de Robert Caze, un auteur français, qui a fui Paris après la Commune. Il enseigne la littérature française et l'histoire à l'Ecole cantonale de Porrentruy, écrit pour des journaux de Delémont.

Cette rencontre provoque l’éveil littéraire de la jeune femme. Les deux écrivains restent liés jusqu’à la mort de Caze, tué en duel en 1886. Puis Laure Antoinette Malivert, établie à Paris avec son mari, ouvre un salon qui s’intéressera vite aux questions liées à l’émancipation de la femme. Enfin, en 1907, veuve et aspirant au calme, elle s’installe à Conches.

L’étonnant est que cette femme, qui a toujours écrit, dont l’œuvre est étonnante (on en a des exemples dans Coaltar), n’a publié qu’une nouvelle, et traduite en espagnol encore. Elle a paru dans une revue argentine, El Mercurio de América, en 1898.

C’est grâce à un Argentin, d’ailleurs, qu’on reparle d’elle. Un universitaire, Antonio Caula, auteur d’une thèse sur « La Commune de Paris et les écrivains », a reçu en 2008 une bourse pour une recherche sur Robert Caze. A Genève, il a découvert les écrits de Laure Antoinette Malivert et a contacté la revue Coaltar pour lui proposer un numéro sur cette écrivaine emblématique de la question féminine au XIXème et de la place de la femme dans le milieu des lettres.

On trouve dans Coaltar des extraits de l’œuvre, une biographie, ainsi que des analyses de Philippe Renaud, Marina Salzman, ou Céline Cerny, qui s’intéressent à la forme des contes, aux figures féminines dans les textes ou au contenu social de l’œuvre de cette écrivaine.

Une écrivaine « trop originale, trop différente, trop multiple, trop libre », dit l’éditorial de la revue. A découvrir sur http://www.coaltar.net/

 

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