Berluscogné (14/12/2009)

par Pascal Rebetez

 

J’avoue avoir céder à l’allégresse lors du visionnage des images montrant l’agression dont a été victime le Président du Conseil italien. La même qu’en regardant le méchant au catch se faire ratiboiser. Je me croyais plus humano-centré, eh bien non ! Le malheur de certains autres me fait plaisir. Mea culpa. Est-ce parce que ce vieux bellâtre teint, lifté, gominé me sort par les yeux ? Ou est-ce que de le savoir intouchable - malgré ce qu’on suppose de ses activités, de son enrichissement, de ses liens avec la mafia, de sa connerie étalée et imposée via les médias qu’il possède – nous avait frustrés de justice immanente ?

C’est alors que « le dent pour dent » nous venge et nous rassure, bien davantage que toutes les tentatives de la justice qui essaie de nous faire croire que les hommes sont égaux devant la loi. Puisque tout citoyen a droit a son avocat. Du coq transalpin au bonnant d’âne genevois, me saute alors une autre pensée malsaine, à l’écoute d’un vénérable Maître dont les diatribes et le génie de la langue épatent nos médias qui ont toujours raffolé des chants du cygne, surtout les plus alambiqués. Ce bâtonnier a une si grande image de soi-même et de ses talents qu’il réfute l’idée même de la solidarité et de la compassion, ces vertus « destinées aux médiocres ». En l’entendant, je me suis surpris à lui souhaiter, non pas une fin de vie humiliante - il s’en approche trop - qu’une belle et grosse et longue rage de dents. Dents pour dents, comme pour Berlusconi.

Mais, aïe, vous n’avez pas un sédatif ? On ne doit pas souhaiter de mal aux gens. Maman, je te le promets, je ne le ferai plus.

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