La Cour au QuARTier des Bains (18/09/2008)

 

 

par Pascal Rebetez

 

 

 

 

Quelqu’un m’a dit qu’il fallait y être absolument ce soir, que c’était le nouveau rendez-vous des connaisseurs, de ceux qui savent, que ceux qui possèdent y étaient tout aussi bien que ceux qui désirent se vendre ou même, ceux qui récoltent les miettes, les badauds qui prennent ici un verre, là un petit canapé.

On m’a parlé de QuARTier des Bains, cette opération conjointe de vernissage des galeries d’art contemporain de notre cité. Oups, flottent au vent de l’annonce publicitaire quelques oriflammes du plus mauvais goût ! Le logo ressemble, traits et couleurs, à celui, défunt, de Radio Jura Bernois qui, en 1980, n’était déjà pas une réussite. Mais la laideur et le mauvais goût sont « tendance ».  Et ça se vend. Vive le bling-bling, les sourires compassés, les coupes de champagne et ces nouveaux clients russes qui trouvent dans l’investissement artistique une occasion de blanchir leurs milliards si honnêtement gagnés. Alors, on (et j’entends par « on » autant les artistes, les faiseurs que les galeristes et autres marchands de rêve) on leur prépare, à ces clients fortunés, cette « gentry » inespérée ce à quoi ils s’attendent, pour la décoration autant que pour les coffres de banque : du prêt-à-porter artistiquement emballé, puisqu’on n’achète plus que de la signature, et que je cite, et que je transpose, et que je gougougnaffe d’importance, avec, toujours, ce sourire putassier de ceux qui croient encore, l’espace d’un instant, qu’ils sont les maîtres du monde parce qu’on leur fait croire qu’ils sont les maîtres de la mode.

Je n’irai pas à cette parade du snobisme branché, je préfère relire, en m’esclaffant vraiment Les Précieuses Ridicules.

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