Sandrine Salerno et les ligues de vertu (27/02/2008)

Par Pierre Béguin

 

En lisant lundi dernier dans la Tribune l’article consacré à la «grossesse militante» de Sandrine Salerno (je félicite l'élue pour sa grossesse, c'est le t1412645814.2.jpgerme militant qui me gêne), je me disais qu’il était inconcevable de laisser impunie pareille pantalonnade, et qu’un billet d’humeur dans blogres se devait, pour le moins, de sanctionner cette bouffonnerie dont la grosseur, elle, n’a rien de militante. J’ai donc écrit un petit texte caustique que je pensais mettre sur le blog mon tour venu. Et voilà que mon ami Bagnoud me coupe l’herbe sous le pied, lui aussi, de toute évidence, ébranlé par tant de sottises. J’allais donc tourner la page Salerno lorsque je tombe sur un entrefilet où la militante Sandrine, dans une grosse colère militante, s’insurge contre une affiche dégradante pour la femme. On y voit, sous le slogan en clin d’œil «Tant qu’il y aura des formes», quelques vagues ondulations, ressemblant au premier regard à des dunes, qui laissent deviner un sein qu’on ne saurait voir de peur que ne brillent concupiscence et lubricité dans le regard des mâles, asservissant ainsi la femme au rôle d’obscur objet du désir. Oh Ciel! Et la militante Sandrine de monter aux barricades féministes avec l’urgence et les moyens que requiert l’importance du problème.1473838146.jpg

Sandrine Salerno, vous confondez – et vous n’êtes hélas pas la seule – féminisme et ligues de vertu. En ce sens, vous me faites davantage penser à ces vieilles femmes rêches et austères qui, dans Lucky Luke, forment un bataillon pour fermer le saloon, lieu de débauche et de perdition de cet avatar de la création qu’est la race masculine. Dans un pays où seules les grandes entreprises, aux dépens des familles le plus souvent, semblent retenir l’attention de certains partis (la votation de dimanche dernier en constitue une preuve supplémentaire), le combat pour la condition des femmes et des familles attend pourtant un engagement plus sérieux et profond que cette mascarade électorale dans laquelle vous vous vautrez avec complaisance. A moins que, auto proclamée, par la grâce d’un article, nouvelle icône du féminisme, vous n’accordiez plus d’importance à votre propre cause qu’à celle des femmes. En attendant la canonisation…

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