Les Carnets de CoraH (Épisode 27) (01/04/2018)
Épisode 27 : Visions pascales…
Le dimanche de la résurrection, j’ai vu dans l’épaisseur du monde l’éclat du soleil couchant. Phare de mes nuits crucifiées, beauté flamboyante. Quelqu’un ou quelque chose semble-t-il veiller ? Est-ce toi l’artiste d’une beauté reconnue ? Me fais-tu signe au-delà de ce capharnaüm ?
Georgia O’Keeffe, ma sœur d’art, n’as-tu pas eu une révélation dans le désert du Nouveau-Mexique où tu frappais, d’un coup de bâton, les serpents et collectionnais le grelot de leurs queues ?
Divorce à la canadienne…
Je divorçai la veille de la cène insensée. Je compris ce jeudi-là qu’on m’attendait ailleurs, dans une galerie de peintres, des salons en enfilade ou au café Lagaffe où j’avais pris mes habitudes. Je ressentais qu’il existait une voie que je pouvais tracer seule, commencer ma rotation et renaître. Mettre des couleurs dans les assiettes, de l’acuité dans les amitiés, des fleurs dans mon vase. Prendre le temps d’explorer, de manger, de vieillir. J’étais comme prise dans la glace, friable, au bord de la pulvérisation. J’attendais un réchauffement organique. La sécession est une division abyssale, une fragmentation hallucinante, un radiateur débranché comme des noces de papier cendré.
L'image fut si belle en ce miroir d'été.
Corah-Lynne en mère rêvée
Dans ton regard,
Jusqu'à la nuit des temps,
Soudés, avec l’enfant avenir.
Qui ne vint pas.
Or
Elles et moi, écartées.
Ex définitivement.
Lui menant un rodéo d’ébène périlleux
Prisonnier des artifices
Des ghettos gays de Toronto.
Sans papier
Renvoyé manu militari dans son pays.
C’est alors…
Au large de Danforth
Dans les circuits révélés
Que tu réinventas ta conquête de l’Ouest.
Or
La femme de chair à l'horizon du songe,
Déambulante
Circulée
Givrée
Ne vint-elle pas jusqu'au bout du sacre ?
Georgia O'KEEFFE, Easter Sunrise, 1953.
Georgia O'KEEFFE, Winter, 1963.
Georgia O'KEEFFE, Shell, no 2, 1928.
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)