Darius et l'ours polaire 3 (18/01/2018)

Par Claude Duverney

III. Le consensus mensonger

La décadence du GIEC marque un redoutable défi pour la presse traditionnelle. Ce ne sont pas tant les journalistes militants qui sont en cause (…), que la relation essentiellement acritique qu’aura entretenu, pendant vingt ans, la corporation des journalistes avec le phénomène idéologique du GIEC. N’était la puissance nouvelle de la Toile, le GIEC serait toujours à l’apogée de son influence. Cette faillite critique d’une partie de la presse traditionnelle aura des conséquences importantes sur les lignes de force du monde de l’information. [Godefridi, 114]

Le GIEC se targue d’avoir obtenu un consensus des 2500 meilleurs climatologues du monde sur ses thèses[1]. Notons déjà l’idée, pour le moins incongrue, qu’un résultat scientifique relève d’un consensus ; un signe supplémentaire du caractère très politique du GIEC : « Quant aux changements climatiques, les scientifiques doivent abandonner le dogme du consensus et en revenir à des concepts scientifiques. Je ne fais plus confiance aux conclusions du GIEC », déplore Judith Curry, climatologue au Sciences Geophysiques Georgia Institute of Technology [Markó, 249 ; je souligne]. Une défiance partagée par bien d’autres démissionnaires du GIEC, et non des moindres : Richard Lindzen (MIT), Yuri Izrael (ancien vice-président du GIEC), Vincent Grey, John Christy, Ross McKitrick, Tom Segalstad, Robert Watson, Christopher Landsea, etc. [voir déclarations in : Pont, 167-74]. Le soi-disant consensus des scientifiques se lézarde ! John Shade, physicien et ex-météorologue : « L’allégation selon laquelle 97% des climatologues croient en l’origine humaine du réchauffement climatique est mensongère » [Markó, 303]. Et pour cause : « le consensus n’a jamais existé. Il y eut dès le début, comme pour tout sujet scientifique, un débat de fond argumenté. Mais il a rapidement quitté la seule sphère scientifique pour acquérir une dimension politique et surtout morale, qui clive et rejette ceux qui s’inscrivent en faux. » [Arezki, 176]

Selon William Schlesinger, partisan du GIEC, seuls 20% des membres de l’organisme sont des scientifiques travaillant dans des domaines en lien avec le climat [Arezki, 56], soit 600 personnes au maximum. Moins, selon Claude Allègre, pour qui les conclusions du GIEC « engagent une centaine de personnes au plus, triées sur le volet. Dans le (…) rapport publié en 2007 [AR4], il y avait 34 personnes dans le GI, celui qui est essentiel. » [Allègre, 235] Et combien sont-ils à contester la thèse officielle du réchauffement, ceux qu’on appelle les « climato-sceptiques », comme s’ils étaient frappés d’une maladie honteuse ? On s’en fait une première idée en répertoriant les mouvements de protestations lancés un peu partout.

 

Mais faut-il continuer à rivaliser de chiffres, sachant par quel procédé le GIEC extorque l’adhésion de centaines d’experts à ses rapports ? Retour sur le rapport SRREN (Special Report on Renewable Energy Sources and Climate Change Mitigation), de 2011, qui engageait 1176 experts [Gerondeau, 44-57, que nous résumons].

1) Le rapport fait 1544 pages, lisibles seulement par les spécialistes respectifs de chacun de ses volets. Il présente 164 scénarios d’émissions de CO2 d’ici 2100 – leur grande dispersion ne permet de tirer aucune conclusion. Le GIEC ne comptant aucun expert, la moisson des scénarios résulte en fait d’un « appel ouvert » (open call) lancé au monde.

2) On en fait un résumé technique de 178 pages.

3) Puis un résumé de 25 pages à l’intention des décideurs, lequel ne retient qu’un seul scénario ! On apprendra qu’il émane de Sven Teske, individu sans doctorat ni master, mais coordinateur international de Greenpeace pour les questions climatiques [Pont, 35].

4) Enfin, un communiqué de presse de 6 pages met en exergue une phrase, en affirmant que c’est ce que 1176 experts des 194 pays membres du GIEC ont approuvé – n’ont-ils pas tous signé tout ou partie d’un des 164 scénarios ! La phrase en question, outre qu’elle contredit le Rapport de synthèse AR4 (2007) du GIEC lui-même, est mensongère ; sauf que « Pour se rendre compte que le seul scénario qui est volontairement mis en avant et repris par les médias du monde entier est dénué de tout fondement, il faut se replonger dans le Rapport proprement dit, ce que personne ne fait jamais. » [Gerondeau, 52] Voilà comment le GIEC abuse de la collaboration de milliers de savants pour présenter ses thèses comme les conclusions de la communauté des climatologues.

Le procédé semble méthodique, puisqu’il était déjà utilisé dans le Rapport de synthèse AR3 (2001) pour prédire la fameuse élévation de la température à la fin du XXIe siècle. Le « Résumé à l’intention des décideurs » retenait la prédiction la plus extrême – un accroissement apocalyptique de 5,8 °C – en taisant les 244 autres scénarios moins alarmants ! C’est l’élévation de température que Ban Ki Moon reprenait encore dans ses discours en 2015, pour en appeler à des mesures contraignantes afin de ne pas dépasser 2 °C d’augmentation en 2100. L’orientation de la politique énergétique mondiale fondée sur des escroqueries : « Pour donner l’illusion d’une approche scientifique, le GIEC a dans les deux cas fait établir un nombre ridicule de « scénarios », et n’a retenu pour sa communication que le seul qui répondait à sa vision catastrophiste des choses », conclut Christian Gerondeau [56].

Lundi 11 décembre 2017, le 19:30 sur notre chaîne romande. L’image de l’ours polaire mourant de faim est précédée de l’annonce, par Darius toujours, d’un « record absolu » qui fait la UNE : « Il n’était pas tombé autant de neige à Sion depuis les mesures de 1971 ». Darius va nous raconter « la longue nuit des 400 passagers du train Brigue-Genève », bloqués à Bex, frigorifiés, réchauffés enfin dans une grande salle : sauvés ! Mais à peine remis de ses émotions, le téléspectateur est renvoyé au tapis par l’ours condamné par le réchauffement du grand Nord ! L’infotension est insoutenable ! Dans le même 19:30, un ours polaire meurt « à cause du réchauffement climatique ». Chez nous, le réseau ferroviaire est paralysé par des chutes de neige exceptionnelles… à cause du réchauffement climatique ? Le froid et des intempéries rythmeront les fêtes de fin d’année ici et sur la côte Est des États-Unis… à cause du réchauffement climatique ?

Le climat dérègle la raison. Manille, février 2015, le président Hollande déclarait que les tremblements de terre et les tsunamis sont causés par le réchauffement climatique [Prud’homme, 224][5]. Et Nicolas Hulot, à présent Ministre de la Transition écologique et solidaire, en mars de la même année : la « crise climatique (…) fait le lit de toutes les radicalisations et de tous les intégrismes » [Postel-Vinay, 251]. Son acolyte Jean-Marc Jancovici, moins vague : le « printemps arabe » est lié à la « question énergie-climat » et la guerre de Syrie aussi [Jancovici, 53, 56-57]. Tout est rattaché à une même cause : Pangloss est de retour ! Mais où est donc Voltaire ?... Liquidé pour climato-scepticisme !

 

Notes :

[1] Oreskes N., « The Scientific Consensus on Climate Science, Science, 3 déc. 2004.

[2] http://www.petitionproject.org/index.php (consulté le 05.01.2018).

[3] http://www.skyfall.fr/

[4] https://www.populartechnology.net/2009/10/peer-reviewed-p...

[5] Aucun des nombreux journalistes présents n’a relevé cette erreur majeure et rappelé la « tectonique des plaques », notion du cours élémentaire de géographie.

 

Ouvrages cités (indiquant les sources originales des recherches, impossibles à reprendre dans ce cadre) :

Allègre C., L’imposture climatique, Plon, Pocket, Paris, 2010.

Arezki H., Climat, mensonges et propagande, Thierry Souccar, 2010.

Bruckner P., Le fanatisme de l’Apocalypse. Sauver la Terre, punir l’Homme, Grasset, Paris, 2011.

Crockford S., Polar Bears : Outstanding Survivors of Climate Change, Paperback, 2016.

Dubuis E., Sale temps pour le GIEC, Favre, Lausanne, 2010.

Gerondeau Ch., Climat : j’accuse, éditions du Toucan, Paris, 2015.

Godefredi D., Le GIEC est mort, vive la science !, Texquis, Bruxelles, 2010.

Jancovici J.-M., Dormez tranquilles jusqu’en 2100 et autres malentendus sur le climat et l’énergie, Odile Jacob, 2015 (éd. citée 2017).

Larminat Ph. de, Changement climatique. Identification et projections, ISTE Editions, 2014.

Markó I.E. (dir.), Climat : 15 vérités qui dérangent, Texquis, Bruxelles, 2014.

Pont J.-C., Le vrai, le faux et l’incertain dans les thèses du réchauffement climatique, Calligraphy, Sierre, 2017.

Postel-Vinay O., La Comédie du climat, JCLattès, 2015.

Prud’homme R., L’idéologie du réchauffement climatique. Science molle et doctrine dure, L’Artilleur, Paris, 2015.

The Oyster club, La Faillite du climatisme, Les Belles Lettres, Paris, 2015.

 

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