Blaise Hofmann, Monde animal (23/09/2016)
Par Alain Bagnoud
Je suis très jaloux de Blaise Hofmann : il a un talent fou et une palette littéraire étendue.
Monde animal, son dernier ouvrage, en apporte encore la preuve. Le livre, paru aux Editions d'autre part, fait partie d'un projet global. Son point de départ, l'aventure du quotidien, l'exploration du monde animal, cet exotisme du proche, m'intéresse tout particulièrement.
Le livre vient de la rencontre de Hofmann avec un graveur animalier, Pierre Baumgart, qui aime observer la nature en situation. De cette rencontre ont suivi un premier livre d'art imprimé au plomb, une émission de télé diffusée dans Passe-moi les jumelles qui relate cette collaboration, et enfin Monde animal, qui raconte des séances de captation des images et des expéditions locales consacrées à l'observation d'animaux de nos contrées.
Ces petites excursions proposent des aventures possibles et intéressantes. Elles sont toutes proches de nous, situées juste de l'autre côté du miroir, comme s'il suffisait de franchir une barrière invisible qui nous sépare de nos voisins, les animaux ; eux que très souvent nous nous voyons même pas.
En suivant Blaise Hofman dans le Jura ou sur le lac Léman, on découvre un univers insoupçonné sauf par les spécialistes, un monde qui n'est d'ailleurs pas si naturel que ça. Hofmann montre bien ce que l'homme a transformé, comment il a modifié son rapport à la nature, réintroduisant des espèces qu'il avait détruites, transformant les paysages…
L'ambiguïté de notre rapport aux animaux est là. Dans cette occupation du territoire qui détruit leurs lieux de vie, et en même temps dans cet amour contradictoire que nous leur portons, qui nous incite à organiser un tourisme qui dérange leur mode de vie, à travers des chasses photographiques, des excursions, etc.
Le livre est illustré avec les magnifiques gravures de Pierre Baumgart et écrit avec cette économie de moyens, cette justesse qui sont la marque Hofmann. Il est très réussi.
Encore ? Ça ne va pas du tout ! Mon ami Blaise, si tu veux qu'on te pardonne ton physique, ton intelligence et ton épanouissement, il faut faire un effort, quand même !
Blaise Hofmann, Monde animal, illustrations Pierre Baumgart, Editions d'autre part
09:15 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
"il faut faire un effort, quand même !" Il en fait déjà un gros, en portant un chignon ou un catogan, comme tous les beaufs...
"De cette rencontre ont suivi un premier livre d'art imprimé au plomb" Cela ne vous a pas frappé, cette ignorance des méfaits du plomb dans l'imprimerie ? Dans les imprimeries vaudoises, il était coutume de faire venir de Galice profonde un jeune inculte pour fondre le plomb,et après une année on le renvoyait mourir de son saturnisme dans sa Galice profonde...
(histoire racontée par un syndicaliste vaudois, me souviens plus de son nom...)
Alors, chanter les louanges de l'imprimerie et du travail bien fait, oui, oui...
J'ai une autre version du procédé industriel cité ci-dessus. Mais à propos de sidérurgie française et de l'emploi de jeunes Turcs, envoyés se brûler les poumons pour balancer des seaux d'eau pour "tremper" l'acier. Et après une année, renvoi dans son Anatolie natale pour les mêmes raisons que le Galicien...
(anecdote citée par un journaliste dont je me souviens du nom...)
Écrit par : Géo | 24/09/2016