Ian McEwan, Expiation (16/09/2011)
Par Alain Bagnoud
C’est un roman victorien, a-t-on dit. A l’esthétique victorienne. Paru en 2001, il raconte en trois volets la formation d’une romancière, ses manipulations et les distorsions qu’elle apporte à la réalité.
C’est elle qui écrit le livre, ce que l’on comprend à la fin – le récit est à la troisième personne.
En 1935, durant la canicule, la jeune Briony, 13 ans, décidée à devenir écrivain, surprend sa sœur Cécilia avec Robbie, le fils de l’employée de la maison. C’est une scène qu’elle ne parvient pas tout à fait à s’expliquer.
Mais mêlant le snobisme social, la crainte de la sexualité, le désir d’interpréter le monde, elle dénonce faussement Robbie comme l’auteur d’un viol qui a lieu le soir même.
Deuxième partie: au début de la guerre. Robbie sorti de prison est devenu soldat en retraite vers Dunkerke, Cécilia a coupé les ponts avec sa famille et travaille comme infirmière. Briony la retrouve et annonce qu’elle veut retirer son témoignage, ce qui, comprend-on, sera quasiment sans effet.
La troisième partie est une sorte de post-scriptum aux deux premières. En 1999, Briony explique qu’elle vient de terminer ce roman, lui donne une conclusion, évoque ce qui est arrivé postérieurement aux personnages et explique quels gauchissements de la réalité elle a assumés et pourquoi.
C’est du beau boulot, mais à la pâte un peu épaisse à mon goût. Je préfère le McEwan plus vif, plus tourné vers l’humour noir de Solaire, par exemple, ou plus contemporain de Samedi.
Ian McEwan, Expiation, folio
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