Aude Seigne, une nomade épatante (23/03/2011)

par Pascal Rebetez

 

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« Bourlinguer », disait l’un, « se perdre au monde » relisait l’autre. Et l’on pensait qu’on en avait fait le tour de ces écrivains voyageurs d’un autre temps, parce qu’on a fait le tour du monde et le tour des bibliothèques et que le cœur est triste d’avoir vu tous les livres sur tous les carrefours de la planète et aussi, en ce qui me concerne, parce que je ne vais plus assez me perdre, me désorienter dans les confins du monde…

Et un petit livre paraît et le monde redevient nomade et merveilleux. Et on lit avec ravissement, merci Aude Seigne, cette salade de fruits récoltés grâce à la bougeotte existentielle. Et c’est d’une Genevoise de 26 ans ces Chroniques de l’Occident nomade, ces allers et ces ailleurs et le bonheur des départs, et l’ennui des attentes et le besoin de tendresse plus fort au bord de la route que dans le coin du jardin. Alors bien sûr, elle a dans son havresac son Bouvier et son Cingria et on a envie de lui offrir tout Henri Calet pour le bonheur des petites choses entraperçues, ressenties, tous ces petits moments ravis, les joies du laisser-aller jusque dans son corps de jeune amoureuse. Lire-écrire-aimer-voyager, Aude Seigne nous refait le coup de l’ancien paradigme usé comme bien des godasses rangées au placard, mais c’est pieds nus ou en tongues qu’elle parcourt le globe et c’est frais, intelligent, roboratif, ça fait envie d’y aller voir.

Chroniques de l’Occident nomade, Paulettes éditions, Lausanne, 2011.

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