warum? (04/05/2010)
Par Antonin Moeri
Jean-François Mabut, le responsable des blogs abrités par la Tribune de Genève, m'a demandé pourquoi j'écrivais dans BLOGRES.
Voici la réponse que je lui ai donnée.
Quand Alain Bagnoud m’a proposé de collaborer au Blogres de la Tribune de Genève, j’ai longuement hésité. Or j’ai souvent rêvé d’écrire régulièrement dans un journal une sorte de chronique sur le sabir contemporain, des phénomènes de société et surtout, sur les livres que j’aime comme «Light in August». Blogres pouvait en quelque sorte remplacer ce journal. J’ai donc pris l’habitude de consacrer du temps à ce type d’écriture et je dois avouer que cette discipline me convient. Ce que peut offrir un écrivain au public, c’est une vision, un style, un rapport particulier aux mots. Je fus surpris au cours de cette collaboration par certains commentaires. J’ai ainsi pu rencontrer des gens de divers horizons, échanger quelques idées, découvrir des auteurs comme Emmanuelle Pagano, Thirlwell et Revaz. Je ne crois pas que le livrel tuera le livre. C’est une idée de journalistes qui cherchent à faire mousser l’eau de roche. Il y aura toujours des lectrices, des amateurs de «littérature», si on ose encore prononcer ce mot. L’autre soir à Rolle je fus invité à lire une nouvelle. Dans l’assemblée, des gens ont tendu une oreille attentive, fine et ri à certains passages. C’est peut-être le destin des scribes dans un monde dominé par la pub, l’électronique et l’esbroufe: trouver des petits cercles de lectrices pour qui la langue ne sert pas uniquement à informer, car l’information, c’est le mot d’ordre.
01:38 | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Bonjour,
Peut-être le pourquoi n'est-il pas si important... L'essentiel,le plaisir surtout, est de pouvoir vous lire, vous et les autres écrivains de Blogres. Merci!
Colette Museur
Écrit par : colo | 04/05/2010
merci colette de ce mot agréable
mais pourquoi usez-vous d'un pseudo?
Écrit par : antonin | 04/05/2010
@Antonin; ce n'est pas vraiment un pseudo car on m'appelle comme ça depuis toujours. J'habite en Espagne où le prénom Colette n'existe pas et n'a pas d'équivalent, d'où ce raccourci qui est plus dans la gamme des sons familiers aux oreilles espagnoles.
Écrit par : colo | 04/05/2010
on se dirait sur minitel hard convivial
Écrit par : anto | 04/05/2010
Bonjour Antonin,
A propos de ce qu'on écrit sur les blogs, notre collègue blogueur Pachkamac a déniché un texte extraordinaire écrit par un adolescent sur le sien. Je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager le plaisir que j'ai eu à le lire. J'ai pensé à vous en me rappelant votre monologue dont j'ai oublié le titre. Voici la référence:
www.over-blog.com/profil/blogueur-3203795.html
A quand un verre sur les quais de Cully?
Amicalement.
pierre
Écrit par : Pierre Jean Ruffieux | 04/05/2010
Merci Pierre de me faire découvrir des univers aussi sublimes. Le texte de Marco Corleone est tout simplement magnifique. On pourrait trouver ce type de diction et d'expression dans la bouche de certains persos de Faulkner, un Faulkner du XXI e, va sans dire. A travers ce que dit Corleone, le lecteur peut construire un monde, un monde où l'on ne sait plus très bien qui est qui, qui dit quoi, un monde où l'exhibition de la jouissance prime, où il n'est plus nécessaire de s'approprier une langue pour transmettre quelque chose. Un monde où règnent le mot d'ordre et le besoin d'écraser, de supprimer, qui est une forme de terreur. Mais oui, on rêve de passer une soirée en compagnie de Corleone et de Zahia. Sans oublier Benzema et Ribery. Ah Ribery, l'artisan du ballon rond issu des zones sensibles et qui a su, oui, lui, qui a su. Mes bras retombent. J'entends au loin le chant de je ne sais quel oiseau. Pour Cully, ce serait assez simple, j'y suis souvent le vendredi soir, avec des copains, au bistrot Le Major Davel. Le samedi je vois souvent ma mère avec laquelle j'arpente le quai encaillouté, jusqu'à une buvette-restau dite La Cambuse. Un peu plus loin sur la pelouse, il y des Zahia et des Corelone qui prennent le soleil, se caressent ou dorment, épuisés par l'amour.
Écrit par : antonin | 04/05/2010