C'est celui qui dit qui y est! (19/11/2009)

Par Pierre Béguin

 

Ainsi donc Charles Beer aurait piqué une grosse colère? Il paraît qu’il aurait accusé les militants d’avoir précipité la chute du parti socialiste aux dernières élections…

Une colère bien inutile tant il est vrai qu’il n’y a vraiment pas de quoi s’énerver d’une défaite socialiste: celle-ci ne changera de toute façon rien au paysage genevois et à son inefficience politique. Une colère toute stratégique aussi, tant il est vrai que, s’il fallait trouver  un responsable à cet échec, Charles Beer s’imposerait comme une évidence. Et notre élu le sait parfaitement. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il s’énerve. Une manière de détourner l’attention et de rejeter sur d’autres une responsabilité qu’il devrait endosser. Tout d’abord parce que Charles Beer n’est pas une locomotive pour son parti. Pour preuve, il est de loin le plus mal élu des conseillers sortants. Nul doute que si Véronique Pürro eût figuré sur la liste des verts emmenée par David Hiler, elle aurait été élue. De même, si Michèle Kunzler eût côtoyé Charles Beer sur la liste socialiste, elle aurait bu la tasse. Ensuite, parce que Charles Beer – et ceux de son parti qui l’ont soutenu – est responsable du choix des candidats, et de l’exclusion des autres prétendants. Je l’ai dit ici même il y a une quinzaine de jours, j’aurais préféré que le parti socialiste (et les autres partis itou) proposassent plusieurs candidats plutôt que ces arrangements détestables. Mais il ne fait aucun doute qu’une liste Charles Beer - Manuel Tornare (politiquement très incorrecte car parfaitement machiste!) aurait permis aux socialistes de conserver leurs deux sièges. Comme quoi les quotas peuvent se révéler à double tranchants! Remarquez, moi, au fond, je n’y tenais pas tant que ça, aux deux sièges socialistes! C’est surtout que je tenais encore moins aux deux sièges libéraux. Au fond, si je propage l’information selon laquelle Charles Beer aurait piqué une grosse colère, c’est pour souligner que, donc, ça se passe comme ça chez nos politiciens… comme dans un préau d’école primaire: c’est celui qui dit qui y est!

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