Gaz et Gaza : l’esprit sauvage (14/01/2009)

par Pascal Rebetez

 

(gaz') s. m.


Selon van Helmont, introducteur du mot, substance subtile unie aux corps, et qu'il appela esprit sauvage à cause qu'il la considérait comme incoercible.

 

 

Le 5 janvier :

un médecin, cité par de nombreux journaux arabes, dit avoir vu des nuages blancs après des explosions similaires à ceux produits par les bombes au phosphore blanc, qu’Israël a utilisées dans la guerre du Liban en 2006. Ce sont des bombes incendiaires, considérées par certains comme des armes chimiques.

Le phosphore blanc est un agent toxique et l'exposition à ce produit peut se révéler fatale. Il peut provoquer des brûlures de la peau et endommager le foie, le coeur ou les reins. Son utilisation n'est interdite par aucun traité international. Cependant le protocole III de la Convention de 1980 sur les armes conventionnelles interdit son usage contre les populations civiles ou contre des forces militaires stationnées au milieu de populations civiles.

 

Le 12 janvier :

Le Monde a rencontré deux médecins norvégiens, seuls Occidentaux présents dans l'hôpital de la ville de Gaza. Ceux-ci expliquent le désarroi des médecins locaux devant un nouveau type de blessés, des personnes aux jambes amputées, brûlées. Le DIME est un explosif expérimental, au grand pouvoir d’explosion et extrêment précis.

Petites boules de carbone contenant un alliage de tungstène, cobalt, nickel ou fer, elles ont un énorme pouvoir d'explosion, mais qui se dissipe à 10 mètres. "A 2 mètres, le corps est coupé en deux; à 8 mètres, les jambes sont coupées, brûlées comme par des milliers de piqûres d'aiguilles. Nous n'avons pas vu les corps disséqués, mais nous avons vu beaucoup d'amputés. Il y a eu des cas semblables au Liban sud en 2006 et nous en avons vu à Gaza la même année, durant l'opération israélienne Pluie d'été. Des expériences sur des rats ont montré que ces particules qui restent dans le corps sont cancérigènes", ont-ils expliqué.

 

Le 14 janvier :

La crise gazière s'est aggravée mardi, l'Ukraine et la Russie s'accusant mutuellement d'avoir empêché la reprise, initialement prévue dans la matinée, du transit du gaz vers les pays européens, une situation jugée inexcusable par l'UE.

"Dans la matinée, Gazprom a commencé à réaliser le plan de rétablissement des livraisons de gaz à l'Europe. L'Ukraine a bloqué toutes nos actions en vue du transit du gaz vers l'Europe", a déclaré Alexandre Medvedev, le numéro deux de la société gazière russe Gazprom.

L'entreprise publique ukrainienne des hydrocarbures Naftogaz a admis bloquer le transit gazier qui devait reprendre mardi matin, mais a expliqué sa position par le fait que Gazprom avait posé des "conditions de transit inacceptables".

 

L’ « esprit sauvage » a de beaux jours devant lui et de belles morts derrière…

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