L’âge, le sexe et le voyage (03/12/2008)

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par Pascal Rebetez

 

 

Lévi-Strauss vient d’avoir 100 ans, Hans Erni les aura bientôt, Maurice Chappaz fêtera dans quelques jours ses 92 ans. On ne pourra bientôt plus dire que ce sont toujours les meilleurs qui s’en vont. Ils restent aussi, sinon vaillants dans leur corps, du moins dans leur tête. Parce qu’ils travaillent, écrivent, font des projets. Ce qui semble la plus élémentaire leçon de savoir-vivre…

Regardez Jean Buhler le Neuchâtelois, le baroudeur écrivain, l’homme des routes et des traverses, il ne cesse de publier et de griffer la planète de ses pas de géant et d’homme libre. Il fêtera ses 90 ans l’été prochain. Pour le fréquenter quelquefois, pour l’avoir même publié, je peux témoigner de son immense solidité, de son caractère tout aussi massif et entier. Il ne s’est pas fait que des amis dans les salons mondains et chez les décideurs de notoriété. Pourtant, le gaillard peut en remontrer à beaucoup d’écrivains dits voyageurs. Chez lui, c’est du vécu, du risqué, de l’humain rencontré, frotté, pratiqué.

Buhler me disait ne pas comprendre que les vedettes de la littérature du voyage, les Ella Maillart, les Nicolas Bouvier, n’évoquaient presque jamais le sexe. Alors que c’est par là aussi, dans les rencontres amoureuses et/ou érotiques que l’on fait connaissance de l’autre. Dont acte.

Vivre vieux, je résume, c’est marcher, écrire et faire l’amour. A prendre dans le désordre.

J’ai assez envie de ne pas mourir trop vite.

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