Après la comète, par Olivier Beetschen (11/04/2008)

Par Alain Bagnoud

Il y a une ambition globalisante dans Après la comète, le dernier recueil de poèmes d’Olivier Beetschen.

Un recueil qui est en quelque sorte la suite de son livre précédent, Le Sceau des pierres, paru il y a dix ans. Qui est ouvert par un citation de Nicolas Bouvier, père des thèmes vagabonds et des contrastes. Le titre du recueil dont sont tirés les vers est explicite : Le dehors et le dedans.

Un titre qui s’appliquerait bien aussi à Après la comète, où on trouve également cette oscillation entre intérieur et extérieur, entre ici et là-bas. Des contrastes de langue aussi, ou de thèmes. Les liens, la transmission, l’ordre général et le désordre particulier.

Le livre est d’une composition rigoureuse, avec trois parties cernées par une introduction et une conclusion. Echardes introduit un cheminement de l’ensemble du monde à un lieu précis, du vagabondage aux couloirs d’un hôpital dont on peut penser qu’il s’agit d’une maternité si on se base sur la première partie, Chandelles, éclairée par la paternité et ses douceurs. Glissando ensuite est plus sombre, et met en jeu le temps qui passe et ses désillusions. L’Auge est imprégné de souvenirs, avant que le finale, Legs, annonce une transmission.

Comme on le voit, Olivier Beetschen inscrit ses poèmes dans une histoire personnelle, mais il réussit parfaitement à intégrer celle-ci dans l’universel, comme il parvient magnifiquement à faire entendre autour de lui le bruissement du monde et la présence des hommes.

Tout ça dans une langue variée, forte, souple, aux inflexions diverses, avec un riche vocabulaire faisant appel aussi à des termes locaux, « flaquer »,  « Guggenmusik », « socques ». Une langue qui swingue, charme, convainc. 


Olivier Beetschen, Après la comète, Editions Empreintes

(Publié aussi dans Le blog d’Alain Bagnoud.)

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